Quelle démarche pour la rénovation globale et énergétique pour une copropriété
L’Association des Responsables de Copropriété, ARC a fait paraître un dossier permettant d’entreprendre une et de planifier les travaux en .
Grâce aux retours dʼexpériences des adhérents de lʼARC qui utilisent certains nouveaux « outils » disponibles, l’association présente une démarche et une méthode pour la rénovation globale et énergétique des copropriétés.
Depuis quelque temps de nombreux articles sur la rénovation énergétique des copropriétés dressent un constat alarmant de la situation : les difficultés financières des ménages, la complexité des aides, la méfiance vis-à-vis des professionnels, lʼincapacité des copropriétaires à se mettre dʼaccord, etc. À en croire ces articles, le problème des copropriétés est trop complexe pour que la rénovation énergétique des copropriétés puisse se développer.
Cela serait sans doute vrai si un groupe dʼirréductibles ne mettaient pas tout en œuvre depuis le début du Grenelle pour lever un par un tous ces blocages : il sʼagit de lʼARC et de ses partenaires tels que les adhérents de Planète Copropriété, les Espaces Info Énergie (EIE) et les Agences Locales de lʼÉnergie et du Climat (ALEC).
1. Et si réussir un projet de rénovation pouvait être comparé à lʼascension dʼune montagne... ?
Un projet de rénovation énergétique peut être comparé à lʼascension du Mont Blanc. En effet les premiers à sʼêtre frottés à lʼexercice étaient de véritables pionniers. Ils ont dû inventer de nouvelles techniques de grimpe, sʼéquiper avec du matériel nouveau, trouver leurs itinéraires dans un dédalle de crevasses et de parois abruptes. Pourtant ces pionniers ont tout de même réussi leur exploit, permettant ainsi à dʼautres de tenter lʼaventure plus sereinement. Aujourdʼhui des centaines de personnes gravissent le Mont-Blanc tous les jours. Leurs secrets ?
- une préparation sérieuse ; une équipe soudée ;
- un itinéraire et des étapes bien balisés ;
- un équipement et des outils de bonne qualité ;
- un guide connaissant les risques et sachant les prévenir ;
- un budget prévu à lʼavance et suffisant pour arriver au sommet et redescendre tranquillement.
Pour les copropriétés cʼest exactement la même chose ! Pour réussir, il est nécessaire :
- que le conseil syndical soit soudé et assume ses missions de bases, à savoir :
* contrôle et assistance au syndic ;
* liaison avec les autres copropriétaires ;
- que la copropriété soit saine et que la gestion courante soit maitrisée (exemple : suivi des charges et des impayés). Cela est mesurable grâce à la réalisation du BIC (Bilan Initial de Copropriété) par le conseil syndical. En fonction de lʼanalyse du BIC et des carences quʼil révèle, une mise à niveau permet de « muscler » le conseil syndical et la copropriété et de leur donner confiance ;
- de suivre une démarche bien rodée ; cette démarche existe et est accessible à tous : elle constitue la trame du site de gestion de projet www.coprojet.com (coprojet comme « copro » et « projet ») ;
- dʼavoir accès facilement à des outils fiables et faciles dʼutilisation par des non-professionnels, la plateforme www.coprojet.com donne ces outils pour chacune des étapes ;
- dʼêtre aidé par un accompagnateur de copropriétés, spécialiste de ce genre de projet, qui connait les pièges à éviter et aide la copropriété à sʼapproprier les outils et à les adapter. Ces accompagnateurs travaillent actuellement dans les Agences Locales de lʼÉnergie et à lʼARC. Aujourdʼhui ce nouveau métier est en passe de se généraliser ;
- et enfin dʼanticiper le financement des travaux, grâce à un assistant financier qui aide à calculer les aides disponibles, à monter les dossiers de financement et rencontre les copropriétaires individuellement lorsque cela est nécessaire.
En conclusion : la grande différence avec lʼascension du Mont-Blanc est que lʼon peut réussir tout en restant bien au chaud chez soi !
2. Quʼelle est la motivation des copropriétaires ?
Un point sur lequel il est très important sʼarrêter est : dʼoù vient la motivation des copropriétaires à entreprendre un projet de rénovation ? car une motivation, même latente, est indispensable.
Les travaux du Grenelle se sont focalisés sur la rénovation énergétique uniquement, mettant de côté tous les autres problèmes de travaux en copropriété. Or les coûts dʼune rénovation énergétique lourde sont estimés aux alentours de 15 000€ par logements de 65m2. Comment un copropriétaire peut-il raisonnablement engager une telle dépense sʼil ne sait pas si le réseau dʼeau froide et les cages dʼescalier seront rénovés prochainement et à quels coûts ? La réponse est simple : il nʼengagera pas la dépense. De plus, faire des économies dʼénergie et limiter la pollution sont-ils des arguments suffisants pour engager 15 000€ de travaux ? Encore une fois non, en tout cas pas pour une majorité de copropriétaires ; or rappelons quʼen copropriété les décisions sont prises à la majorité.
Par quoi sont donc motivés les copropriétaires ? Pour cela, regardons leurs stratégies individuelles.
3. La logique dʼinvestissement contre la logique patrimoniale ? Pas forcément...
Aujourdʼhui on peut scinder les stratégies immobilières en deux. Ceux qui investissent dans un bien immobilier comme dans un placement et ceux qui investissent dans un logement dʼabord pour sʼy sentir bien. Pour les premiers la notion de rentabilité entre donc dans leurs motivations même si chacun sait quʼun bien immobilier doit être entretenu pour que sa valeur se conserve.
Les autres sont ceux qui ont une logique patrimoniale, cʼest-à-dire quʼils ont conscience quʼun logement est plus quʼun investissement et que cʼest aussi et surtout un lieu de vie.
Le point commun de ces deux logiques nʼest donc pas celui des économies dʼénergie, mais la simple nécessité dʼentretenir son bien. À cela personne ne peut sʼopposer, mais dans la réalité on constate la difficulté que les copropriétés rencontrent pour planifier leusr travaux.
La difficulté dans tout projet de copropriété est dʼobtenir la majorité nécessaire. Il est donc important de mettre en évidence les points de convergence et la planification des travaux est un concept qui fédère bien les copropriétaires. La planification permet de parler des travaux sans que les appels de fonds soient immédiats, car le but est de lisser ces appels de fonds et de prendre le temps de négocier les prestations. Elle permet dʼy intégrer des projets dʼamélioration qui peuvent servir les économies dʼénergie, la valorisation patrimoniale, le confort(et lʼaccessibilité) ou les trois à la fois.
Le fait de planifier des travaux permet enfin de pouvoir réfléchir à des projets de travaux sereinement sans avoir tout de suite le stress lié au coût des travaux...et donc dʼéviter la politique de lʼautruche.
4. Planifier les travaux pour y intégrer des améliorations énergétiques.
Cʼest en partant de ce constat que lʼARC et ses partenaires de Planète Copropriété ont travaillé dans le but dʼaider les copropriétés à anticiper et planifier leurs travaux. Une fois que lʼon a une visibilité sur les chantiers à entreprendre et les dépenses à engager, la question des actions dʼéconomies dʼénergie vient beaucoup plus naturellement et est sujet à beaucoup moins de controverses.
Pour illustrer notre propos, prenons lʼexemple de la rénovation des fenêtres. Qui, honnêtement, remplacerait ses fenêtres pour 7000 € dans le but de réaliser 15% dʼéconomies dʼénergie par an soit 100€ ? Personne évidemment ! Or le remplacement des fenêtres est lʼaction la plus mise en œuvre. Pourquoi ? Les fenêtres remplacées sont celles qui sont dʼabord vétustes et qui apportent de lʼinconfort. Ces fenêtres qui ont 50 ans sont généralement en mauvais état et leur remplacement permet dʼaméliorer lʼesthétique de la pièce. Une fois que lʼon est convaincu de lʼimportance de remplacer sa fenêtre, il est temps de choisir un modèle, cʼest alors et seulement alors que la question des économies dʼénergie se pose. Naturellement pour des fenêtres qui resteront en place 40 ans, un propriétaire est facilement enclin à choisir une bonne performance.
Pour des projets de travaux en copropriété il est donc nécessaire quʼune prise de conscience collective ait lieu en même temps pour tous les copropriétaires. Le but dʼun audit est justement de créer cette prise de conscience. Dʼabord au sein du conseil syndical puis en mobilisant lʼensemble de la copropriété. Pour cela il existe un audit bien adapté aux copropriétés. Il sʼagit de lʼaudit global partagé.
5. Par où commencer ? Par le B.I.C. (Bilan Initial de Copropriété)
La première marche de notre ascension est donc la réalisation du Bilan Initial de Copropriété (BIC). Ce bilan permet à la copropriété de faire un point sur la gestion de sa copropriété et de ses projets. Il permet de mettre en évidence les forces et les faiblesses de la copropriété. Grâce à cette analyse simple un accompagnateur est rapidement capable de voir les points qui pourraient bloquer le lancement dʼun projet de rénovation (charges trop élevées, impayés, conflits, travaux en cours, etc.) et les points à consolider (suivi des charges, suivi des consommations de chauffage, etc.). Ce bilan permet également de préparer un audit car il dresse lʼhistorique des travaux, vous aide à exprimer vos besoins de travaux et dresse lʼétat des archives et des plans de la copropriété.
Il est très fortement conseillé de réaliser votre BIC avec tous les membres du conseil syndical. Cet exercice permet de sʼassurer que le travail est réalisé en groupe et que la démarche nʼest pas initiée par un copropriétaire isolé. Notre expérience montre quʼun conseil syndical novice a besoin dʼenviron 2 à 3 ans pour roder sa gestion courante et se lancer dans un audit alors quʼun conseil syndical déjà efficace a besoin de quelques mois pour récolter et formaliser les éléments nécessaires au lancement de lʼaudit.
6. Enfin, se lancer dans lʼaudit global partagé. De quoi sʼagit-il ?
Cet audit a pour but de mettre en place un plan pluriannuel de travaux adapté à votre copropriété intégrant le volet énergétique. Il est réalisé par une équipe : un architecte, un ingénieur thermicien et ingénieur financier en lien avec le conseil syndical (partagé).
Lʼaudit se décompose en 4 grandes étapes. Première étape : le recueil des données qui comprend :
- une enquête sur les attentes des copropriétaires et sur le confort des occupants ;
- une visite des parties communes et dʼun échantillon de logements ;
- le recensement des documents utiles : factures dʼénergie, contrats, plans ;