Quantcast
Channel: Le blog de l'habitat durable
Viewing all 2300 articles
Browse latest View live

GEOPIMED, un réseau pour la promotion de la Géothermie…

$
0
0
GEOPIMED, un réseau pour la promotion de la Géothermie…

GEOPIMED, un réseau pour la promotion de la Géothermie…

GEOPIMED, Réseau Pyrénées Méditerranée pour l'utilisation efficace de l'énergie et de l'énergie géothermique, est un projet de l'Eurorégion Pyrenées-Mediterranée qui vise à partager et à transmettre à d'autres régions l'expérience et l'expertise en géothermie à basse température appliquée à la Catalogne.

Grâce à la formation, les visites et les services d'information l'objectif est de promouvoir la connaissance de l'énergie géothermique : elle est en effet reconnue comme une technologie éprouvée, fiable, renouvelable et efficace en termes d'utilisation de l'énergie, caractéristiques nécessaires pour atteindre les objectifs énergétiques de l'Union européenne en 2020.

Le réseau intègre des partenaires qui avaient déjà travaillé ensemble ainsi que de nouveaux membres.

Les profils et spécificités en termes de compétences et d'expertises de chaque partenaire ont également été pris en compte afin de couvrir les différents domaines du projet.

Il y a donc un partenaire universitaire avec un profil scientifique-technique (UIB), deux agences locales de l'énergie qui sont en contact direct avec les décideurs politiques (ALE Montpellier et Soleval) ainsi que des professionnels et des experts du secteur de l'énergie.

Le coordinateur du projet (Ecoserveis) possède quand à lui plusieurs niveaux d'expertise : sensibilisation grand public et R&D dans le domaine de l'énergie. Les deux agences locales de l'énergie sont également en lien direct avec des partenaires qui développent des projets (notamment projets de géothermie avec sondes développé par la société d'équipement de la région de Montpellier – SERM). Elles font également partie de deux réseaux nationaux FLAME (réseau des agences locales de l'énergie en France) et le CLER (Comité de Liaison des Énergies Renouvelables) qui leur permettent d'avoir des relations privilégiées avec des experts de la géothermie.

La couverture territoriale des partenaires est également importante car il y a un représentant de chacune des régions de l'Eurorrégion Pyrenées-Mediterranée : la Catalogne, les Baléares, le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. L'ensemble des acteurs des régions pourra donc bénéficier du réseau constitué.

Les objectifs spécifiques du réseau sont les suivants:

Créer un réseau d'informations et de formations visant à promouvoir l'utilisation de l'énergie géothermique dans la région Pyrénées-Méditerranée.

Les objectifs spécifiques du réseau sont les suivants:

Présenter l'expérience acquise en énergie géothermique à basse température à travers le projet de recherche européen du Septième Programme-Cadre (Ground-Med) à Barcelone

Former les techniciens, les décideurs et les professionnels de la construction de la région Pyrénées-Méditerranée à l'utilisation spécifique de la géothermie à basse température.

Informer et former le grand public sur les usages de la géothermie.

Les groupes ciblés sont divers car nous souhaitons viser l'ensemble des utilisateurs potentiels de cette technologie. Ainsi, les groupes ciblés sont les suivants:

Les techniciens et les professionnels de la l'énergie au sein de la région Pyrénées-Méditerranée qui pourraient approfondir l'utilisation de cette technologie avec les spécificités de cette région.

Les techniciens et les professionnels du bâtiment afin qu'ils aient les outils nécessaires pour évaluer la pertinence de cette technologie pour une utilisation efficace de l'énergie.

Les élus municipaux et les institutions régionales dans le cadre de l'usage efficace de l'énergie.

Le grand public pour mieux connaitre la technologie et pouvoir évaluer sa mise en place dans un cadre domestique.

Dans ce cadre, l'opération de chauffage par géothermie sur champ de sondes à la crèche de Valcroze à Mende (Lozère) servira d’exemple. Elle est équipée de 8 sondes verticales, de 80 mètres linéaires chacune, couplées à une pompe à chaleur de type eau/eau (puissance de 39 kW et coefficient de performance de 3,7) qui assurent les besoins de chauffage des 850 m² de surface du bâtiment.


Retour d'expérience d'une installation géothermique en maison individuelle

$
0
0
Retour d'expérience d'une installation géothermique en maison individuelle

Retour d'expérience d'une installation géothermique en maison individuelle

Dans le cadre de GEOPIMED, Réseau Pyrénées Méditerranée pour l'utilisation efficace de l'énergie et de l'énergie géothermique, une étude de cas a été publiée permettant d'avoir un retour d'expérience d'une installation géothermique d'une maison individuelle.

Cette installation a été réalisée en 2009 sur une maison individuelle des années 1980, à Castanet (Haute Garonne).

La surface à chauffer est de 160 m², elle est isolée par 20 cm de laine de verre en toiture ; 8 cm de polyuréthane dans les murs et 6 cm de polystyrène en plancher.

DESCRIPTIF DES SYSTÈMES DE CHAUFFAGE ET D'EAU CHAUDE SANITAIRE:

 

 

Anciens systèmes

Nouveaux systèmes

Chauffage

Chaudière gaz de ville sur plancher chauffant

Pompe à chaleur sur forage vers un plancher chauffant - rafraîchissant

Eau chaude sanitaire

Ballon électrique de 200L

Ballon de 200L chauffé par la même pompe à chaleur

 

Grâce à la géothermie, il n'y a donc plus qu'un seul système qui assure le chauffage et l'eau chaude sanitaire. Un troisième service est rendu, la production de fraîcheur grâce au plancher rafraîchissant. Seule la circulation de l'eau demande de l'énergie pour le rafraîchissement, la pompe à chaleur n'est pas mobilisée pour le réaliser.

Deux forages, dans le jardin, ont été nécessaires.

Ils  font 92 m de profondeur chacun.

Chaque forage a un diamètre de 20 cm et contient 2 allers retours d'eau.

Une fois le forage terminé et la tranchée rebouchée, il n'y a plus d'impact visuel.

Retour d'expérience d'une installation géothermique en maison individuelle

BUDGET :

Montant des travaux d'enlèvement des anciens systèmes (chaudière et ballon), forage et installation de la pompe à chaleur pour l'eau chaude et le chauffage : 24 242 € TTC.

Les travaux étaient éligibles à la TVA à 5,5 % et au crédit d'impôt développement durable (6 000€), et ont bénéficié d'une remise commerciale de 500€

Forages (sonde comprise) : 10 300€ HT

PAC et eau chaude sanitaire : 12 384€ HT

Rafraîchissement : 800€ HT

COURBE D'ÉVOLUTION DES CONSOMMATIONS :

COURBE D'ÉVOLUTION DES CONSOMMATIONS :

RÉPERCUSSIONS SUR LES CONSOMMATIONS (EN KWH/AN):

 

 

Électricité seule

Gaz seul

Gaz + électricité

Avant la géothermie

5067

13618

18685

Après la géothermie

6256

 

6256

Variation

+ 25 %

 

- 66 %

On constate donc une augmentation de 25 % des consommations en électricité, contre une diminution de 66 % des consommations totales en énergie.

 

 

RÉPERCUSSIONS SUR LES FACTURES:

Sur le plan financier, la disparition d'abonnement gaz est en soi une première économie.

Le site étant raccordé au gaz de ville, le prix du gaz est nettement moins élevé que le prix de l'électricité, l'économie faite en est donc amoindrie.

Le temps de retour sur investissement sur cette opération est plutôt long, car le gaz de ville est très compétitif en prix. Il peut être beaucoup plus court pour une installation initialement chauffée au fioul ou au propane.

Retour d'expérience d'une installation géothermique en maison individuelle

L'urgence de ralentir – Mardi 02 septembre 2014 à 22h40 sur ARTE

$
0
0
L'urgence de ralentir – Mardi 02 septembre 2014 à 22h40 sur ARTE

L'urgence de ralentir – Mardi 02 septembre 2014 à 22h40 sur ARTE

Aux quatre coins de la planète des citoyens refusent de se soumettre aux diktats de l'urgence et de l’immédiateté, pour redonner sens au temps. En Europe, aux États-Unis, en Amérique Latine ou encore en Inde, Philippe Borrel est allé à la découverte d'initiatives, individuelles et collectives, qui proposent des alternatives basées sur d’autres paradigmes.

"Course suicidaire et inconsciente", selon Edgar Morin, l'accélération financière et technologique, déconnectée du rythme de l’homme, mène notre système à l'épuisement et vers des catastrophes tout à la fois écologiques, économiques et sociales. Mais alors que des algorithmes accentuent de manière exponentielle la spéculation financière hors de tout contrôle, aux quatre coins de la planète des citoyens refusent de se soumettre aux diktats de l'urgence et de l’immédiateté, pour redonner sens au temps. En Europe, aux États-Unis, en Amérique Latine ou encore en Inde, Philippe Borrel (Un monde sans humains ?) est allé à la découverte de ces initiatives, individuelles et collectives, qui proposent des alternatives basées sur d’autres paradigmes.

Reprendre le contrôle

Au Rajasthan, le Barefoot College fondé par Bunker Roy recrute des femmes de milieux ruraux pour les former à l'ingénierie solaire ; les villes de Romans-sur-Isère et de Bristol ont mis en place une monnaie locale pour résister à la toute-puissance des banques ; à Ithaca, au nord de New York, des coopératives font leur preuve pour relocaliser l'économie... À rebours du "train fou" du modèle dominant, ces alternatives citoyennes, qui rejoignent les analyses de philosophes, sociologues, économistes et scientifiques, pourraient bien être les pionnières du monde de demain. Autant de gestes qui remettent l’homme au cœur du système.

Suivi d’un entretien avec Noël Mamère.

Photo : © Ferme du Bec Hellouin

© Hameau des Buis

© Hameau des Buis

Dans l’urgence de ralentir, Philippe Borrel explore les alternatives à une économie dominée par la toute-puissance financière. Une manière de redonner sens au temps, à échelle humaine.

Pourquoi ce film ?

Philippe Borrel : Le projet est né il y a trois ans, lors du tournage de mon film précédent un monde sans humains ? pour ARTE. La question du rapport au temps y était déjà présente. Avec Noël Mamère, il nous semblait nécessaire de filmer un contre-champ et d’aller voir ceux qui tentent de faire émerger des alternatives constructives à la logique d’accélération généralisée. l’urgence de ralentir traite donc de ces autres rapports au temps et à l’argent, en dehors du modèle néolibéral dominant. La plus grande difficulté était de restituer la richesse des expériences locales, menées un peu partout dans le monde. J’ai tenté d’en trouver les dénominateurs communs, en montrant qu’elles s’inscrivent dans un mouvement de transition écologique et sociale global. L’objectif est d’inventer de nouveaux modes de vie, en anticipant dès aujourd’hui la raréfaction des ressources naturelles et la fin des énergies fossiles.

Ces initiatives se multiplient dans les pays du Nord, mais aussi dans ceux du Sud...

En Europe et aux États-Unis, une multitude d’initiatives proposent de repenser le “vivre ensemble” à l’échelle locale. Et l’exemple pourrait aussi venir du Sud, où le modèle occidental de croissance est loin de faire l’unanimité. Par exemple, en Inde, Bunker Roy, le fondateur du Barefoot College, recrute depuis quinze ans des femmes illettrées dans les milieux ruraux d’Afrique, d’Amérique latine ou d’Asie pour les former pendant six mois à l’ingénierie solaire et à l’autonomie énergétique. Un des enjeux majeurs de la quête d’autonomie concerne d’ailleurs la réappropriation des savoirs à travers l’éducation.

Que retenez-vous de cette enquête ?

La réponse du capitalisme à l’urgence climatique reste uniquement technologique et ne remet jamais en cause ce qui, dans son fonctionnement, contribue au dérèglement des écosystèmes. Le modèle dominant dénigre même toutes les initiatives qui s’emploient à redonner du sens à notre rapport au temps ou à l’environnement. Mais avec la crise, la classe moyenne réalise que quelque chose cloche. Et la demande est là, puisque plusieurs films, dont bientôt sacrée croissance, de Marie-Monique Robin, et demain de Mélanie Laurent et Cyril Dion, explorent aussi ces alternatives, encore invisibles, qui contribuent à façonner les modes de vie pérennes de demain.

Propos recueillis par Sylvie Dauvillier

Documentaire de Philippe Borrel, sur une idée originale de Noël Mamère (France, 1h24mn, 2014) - Coproduction : ARTE France, Cinétéve

L'urgence de ralentir

Pensée du Jour

$
0
0
Pensée du Jour

Pensée du Jour

« Plus qu’un geste de pitié, la plaque ou le morceau de pierre que nous plaçons sur un tertre est une tentative pour nous protéger de l’oubli des hommes, de la pauvreté de leur imagination, de l’instabilité de leur conscience fluide. »

Boris PAHOR 1913

L’abaissement du seuil de déclenchement des mesures de protection contre l’amiante en 2020 plutôt qu’en 2015… pourquoi pas en 2030…

$
0
0
L’abaissement du seuil de déclenchement des mesures de protection contre l’amiante en 2020 plutôt qu’en 2015… pourquoi pas en 2030…

L’abaissement du seuil de déclenchement des mesures de protection contre l’amiante en 2020 plutôt qu’en 2015… pourquoi pas en 2030…

Selon un récent rapport du Haut conseil de la santé publique (HCSP) intitulé ‘’Repérage de l’amiante, ces mesures d’empoussièrement et révision du seuil de déclenchement des travaux de retrait ou de confinement de matériaux contenant de l’amiante’’, un abaissement du seuil d’empoussièrement qui ne doit pas dépasser à l’intérieur des locaux 5 fibres d’amiante par litre d’air, mesuré en microscopie électronique (META) serait « illusoire » voire « contreproductif » et pourrait même avoir un « bilan sanitaire négatif ». Il recommande au législateur d’attendre… 2020 pour passer de 5 fibres à 2 fibres d’amiante par litre d’air !

Alors que les effets sanitaires sont connus puisqu’au total, sur la période 1955-2009, le nombre de décès attribuable à une exposition à l’amiante serait compris entre 61300 et 118 400 (exposition professionnelle uniquement pour le cancer du poumon ; tout type d’exposition pour le mésothéliome) et que l’estimation du nombre de décès attendu entre 2009 et 2050 par cancer du poumon liés à l’exposition à l’amiante à venir serait de l’ordre de 50 à 75 000, auxquels s’ajoutent de 18 à 25 000 dus au mésothéliome, sans compter d’autres cancers tels que ceux du larynx ou des ovaires pour lesquels la responsabilité de l’amiante a été confirmée par le Circ en 2009.

En France, les bâtiments font l’objet d’une réglementation relative au risque d’exposition à l’amiante depuis 1996. Un seuil d’empoussièrement a été fixé à 5 fibres d’amiante par litre d’air, à partir duquel doivent être entrepris des travaux de désamiantage ou de confinement des matériaux amiantés. Cette valeur correspond au niveau moyen qui était mesuré dans l’air en milieu urbain dans les années 70. Le dépassement de cette valeur à l’intérieur des locaux doit être interprété comme une pollution liée à la dégradation des matériaux et produits contenant de l’amiante, ou à une contamination provoquée par des travaux qui sont susceptibles de générer un risque d’exposition des occupants du bâtiment.

La question est pourquoi attendre 2020 ?

Selon le HCSP, il déplorerait une règlementation trop complexe qui ne s’appuie pas assez sur les normes, un faible contrôle des pratiques qui, dans de nombreux cas, ne sont pas conformes à la règlementation, et une connaissance insuffisante du risque lié à la présence d’amiante dans les bâtiments.

Le HCSP formule de nombreuses recommandations pour rendre cohérentes les différentes règlementations sur l’amiante et réduire l’écart entre ces règlementations et la pratique, appelant à leur mise en œuvre dans les plus brefs délais pour améliorer la gestion des risques liés aux expositions à l’amiante. Cette politique de mise en conformité est la priorité préconisée par le HCSP.

Ces conditions remplies, le HCSP propose pour le seuil de déclenchement des travaux une valeur de 2 f/L applicable au 1/1/2020.

Le HCSP préconise une évaluation de l’évolution des pratiques à cette échéance. En fonction des résultats de cette évaluation, la possibilité d’un abaissement supplémentaire du seuil pourrait être considérée.

Le HCSP prend ainsi le contrepied des recommandations de l’Agence de sécurité sanitaire (Anses, ex-Afsset) datant déjà de 2009 et du Comité de suivi « amiante » du Sénat.

Il désavoue les experts qu’il avait lui-même réuni en groupe de travail et qui proposaient de passer à 2 fibres par litre dès 2015 et à une fibre en 2020.

L’abaissement du seuil de déclenchement des mesures de protection contre l’amiante en 2020 plutôt qu’en 2015… pourquoi pas en 2030…

L’ANDEVA, Association Nationale de Défense des Victimes de l’Amiante s’indigne de ces attitudes attentistes et immobiles. Depuis le décret 96-97 de 1996, le seuil d’empoussièrement à ne pas dépasser à l’intérieur des locaux est de 5 fibres d’amiante par litre d’air, mesuré en microscopie électronique (META).

C’est une valeur repère pour la gestion du risque amiante : son dépassement doit déclencher réglementairement des travaux de retrait ou de confinement. Les mesures libératoires à l’issue d’un chantier de désamiantage ne doivent pas dépasser ce seuil.

Cette valeur avait été fixée par référence à des mesures de fond de pollution urbain réalisées dans les années 70, une époque où l’amiante n’était pas encore interdit et où la pollution de l’air des villes en fibres d’amiante était dix fois supérieure à ce qu’elle est aujourd’hui.

Partant de ce constat, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses, ex-Afsset) a recommandé dès 2009 un abaissement du seuil de gestion d’un facteur 10 (de 5 fibres par litre à 0,5 fibres)

En janvier 2010, la Direction générale de la Santé a demandé au Haut Conseil à la Santé Publique (HCSP) de formuler une recommandation sur la valeur de ce seuil.

Le HCSP a alors réuni des experts pour constituer un groupe de travail. Ce groupe a produit une série de recommandations (repérage, métrologie, contrôles) et s’est prononcé pour un premier abaissement du seuil de gestion dès 2015 à 2 fibres par litre, préparant un passage à 1 fibre par litre en 2020 :

Les experts considèrent à juste titre qu’il faut « assurer un niveau d’exposition aussi bas que possible de la population générale aux fibres d’amiante, le bruit de fond de pollution actuel (0,08 fibre par litre) ne justifiant pas que la population soit exposée au-delà de ce bruit de fond, dès lors que la faisabilité technique du mesurage est démontrée ».

Rappelant que la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP) doit être abaissée d’un facteur dix au 1er juillet 2015, ils estiment que « ne rien faire conduirait à assurer la protection de la population générale à un niveau inférieur, en termes d’exposition aux fibres d’amiante, à celui des salariés travaillant sur l’amiante ».

Ils soulignent que « le passé montre que tout décalage dans les décisions d’abaissement de seuil réglementaire n’est jamais utilisé par les acteurs concernés pour anticiper ou se préparer à ces dispositions mais à en retarder davantage l’application »

Ils considèrent que « fixer 2 fibres par litre en 2020 justifierait l’inaction des acteurs concernés jusqu’à cette date, et il serait difficile pour les pouvoirs publics de justifier l’absence d’évolution réglementaire sur les seuils alors que l’amiante continue à entraîner des milliers de décès, des coûts de « réparation » associés exorbitants et qu’aucune contrainte technique ne s’oppose à la prise en compte de ces recommandations dès à présent ».

Une telle position aurait dû relever de l’évidence, mais la Commission spécialisée Risques liés à l’environnement (CSRE) du Haut conseil en a jugé autrement : non seulement elle n’a pas repris la position de ce groupe d’experts, mais elle l’a combattue publiquement en s’opposant à tout abaissement de ce seuil dans l’immédiat, avec des arguments qui laissent pantois :

Partant du constat (bien réel) que « les pratiques de repérage et mesurage, de mise en œuvre des travaux, de gestion des déchets amiantés et des situations d’exposition d’origine environnementale » ne respectent pas la réglementation, elle en tire cette conclusion paradoxale : « Une réduction des seuils réglementaires serait illusoire en l’absence d’améliorations importantes et concrètes »

Poussant le raisonnement jusqu’à l’absurde, le HCSP s’évertue même à démontrer qu’un abaissement de ce seuil augmenterait le nombre de maladies liées à l’amiante ( !) : « une baisse des seuils qui serait décidée rapidement, écrit la CSRE, conduirait inévitablement à une augmentation importante du nombre de chantiers de désamiantage et des volumes de déchets de chantiers à éliminer, avec pour conséquence, sans capacité satisfaisante actuelle de gestion de cette situation, un risque de voir augmenter l’exposition des personnels des chantiers, des riverains et de la population générale (y compris autour des sites de stockage de déchets, et in fine un bilan sanitaire négatif. »

Le dernier argument avancé pour justifier cette position attentiste est la volonté crûment exprimée que « les principales préconisations des experts passent effectivement les étapes des arbitrages politiques » et d’éviter que les opérateurs « ne s’opposent pour des raisons de faisabilité économique à toute avancée du dossier ».

Cette autocensure politico-économique d’une expertise qui n’aurait dû être guidée que le souci d’améliorer la protection de la population est à mille milles de la mission de santé publique qui devrait être celle du HCSP.

L’abaissement du seuil de déclenchement des mesures de protection contre l’amiante en 2020 plutôt qu’en 2015… pourquoi pas en 2030…

La nécessité de refonder la politique de prévention des pollutions diffuses au droit des captages.

$
0
0
La nécessité de refonder la politique de prévention des pollutions diffuses au droit des captages.

La nécessité de refonder la politique de prévention des pollutions diffuses au droit des captages.

Une mission interministérielle a été diligentée afin d’engager une réflexion sur l’efficacité des dispositions relatives à la protection des captages d'eau potable.

Le rapport de la mission établi par Jean-Jacques BÉNÉZIT, Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Pierre RATHOUIS, Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Denis DELCOUR, Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Michel RAYMOND, Inspecteur général des affaires sociales, montre que la politique de prévention des pollutions diffuses au droit des captages destinés à la production d'eau potable n’a pas eu les effets attendus après le lancement du programme des « 500 captages Grenelle », alors même que toutes les aires d’alimentation de captage devraient être en « bon état » en 2015, en application de la directive cadre sur l’eau. Les trois ministères de l’agriculture, de l’écologie et de la santé ont diligenté une mission d'inspection générale pour que toutes propositions utiles soient faites en matière de simplification des procédures, de lisibilité et de d’efficacité des mesures disponibles.

De plus, l’étude observe notamment qu’après analyse de la bibliographie disponible, des nombreux rapports sur ce sujet, des données fournies ou collectées spécifiquement par les directions d'administration centrale et enfin au terme d’une cinquantaine d'entretiens, conduits entre octobre 2013 et mars 2014, les éléments principaux du constat sont les suivants :

− alors que la qualité de l'eau distribuée est satisfaisante, celle de l'eau prélevée l'est beaucoup moins. Pour un total de 33 500 captages exploités aujourd'hui, près de 5000 captages ont été fermés depuis 20 ans et environ 3 000 captages sont jugés dégradés ; la qualité de l’eau prélevée y dépasse les normes de potabilité ou est susceptible de les dépasser dans les années qui viennent. L’amélioration de cette situation n’est pas perceptible. Les principales sources de pollution sont d’origine agricole, nitrates et pesticides, même si des pollutions d’origine industrielle, de collectivités ou de particuliers ne sont pas à négliger.

− le traitement de l’eau, ou même l’abandon du captage, sont souvent privilégiés par rapport à la prévention des pollutions diffuses dans l’aire d’alimentation du captage alors même que le coût du traitement est comparativement plus élevé dans la durée. Et le consommateur d’eau ne fait pas pression en faveur de la prévention puisque, sauf rares exceptions, l’eau distribuée respecte les normes de qualité en vigueur et est toujours potable.

− la complexité de la juxtaposition de deux procédures : la protection des captages, inscrite dans le code de la santé publique, et la prévention des pollutions diffuses relevant du code de l’environnement.

− l’enchevêtrement des compétences entre le préfet et la collectivité gestionnaire du captage, source de déresponsabilisation, d'inefficacité et d'inefficience.

− l’inadéquation de certains outils financiers, techniques et juridiques. C’est le cas des mesures agri-environnementales dont les marges de manœuvre sont insuffisantes,

− l’insuffisance de la gouvernance et du pilotage, tant au niveau local qu’au niveau national.

Par ailleurs, le rapport précise qu’alors que les directives européennes invitent à une logique de résultats, les procédures en question affichent une logique de moyens

Ce diagnostic est partagé par de nombreux acteurs. Il concerne en particulier les 3 000 captages identifiés comme étant « prioritaires » dans les SDAGE. Il peut être étendu à l'ensemble des captages dont l'avenir doit être assuré.

La mission a donc établi 20 recommandations qui s’inscrivent dans une logique de résultat concernant la qualité des eaux qui alimentent les captages. Il est rappelé que l'obtention de résultats, pour ce qui concerne les pollutions diffuses d'origine agricole, passe par la diminution ou la suppression des intrants chimiques, et donc de mesures visant l'affectation des sols, ou les pratiques agricoles sur des zones limitées circonscrites dans l’aire d’alimentation de captage. La question économique des exploitations agricoles doit ainsi être intégrée dès l'amont de l'élaboration d'un plan d'action.

Ces recommandations sont organisées autour des quatre axes suivants :

a) Confier aux communes ou leurs groupements, responsables du service public de l'eau, la compétence « prévention des pollutions diffuses »

Les deux premières recommandations ont pour objet de clarifier pleinement les responsabilités des acteurs publics. La compétence de base est confiée à la commune, avec toutefois un transfert de plein droit aux communautés de communes et d'agglomérations, comme c'est déjà le cas pour les communautés urbaines et les futures métropoles. Cela évitera la dispersion actuelle entre de multiples communes isolées et de multiples petits syndicats intercommunaux, et organisera l'articulation entre politiques de développement et ressources en eau du territoire. En complément, la troisième recommandation prévoit qu'en cas de superposition d'aires d'alimentation de captages de plusieurs collectivités, il y ait obligation de conventionner, ou de créer un syndicat lorsque l'insuffisante qualité des eaux prélevées nécessite un plan d'action contre les pollutions diffuses.

b) Simplifier le dispositif d’ensemble, en unifiant les procédures de protection des captages

La recommandation n°4 propose d'unifier les procédures en s'appuyant sur celle du code de la santé publique. Les périmètres de protection trouveraient une définition juridique, le périmètre éloigné ayant pour objet la prévention des pollutions diffuses de toutes origines. La procédure ZSCE, zone du code de l'environnement ne s'appliquerait plus pour les captages, tandis qu'un plan d'action contre les pollutions diffuses serait intégré dans le dossier de déclaration d'utilité publique. Le contenu du plan d'action est à préciser (recommandation n°5) et il est proposé une possibilité d'exécution provisoire des mesures (recommandation n°6). Le citoyen, et le consommateur doivent être mieux informé sur la qualité de l'eau distribuée bien sûr, mais aussi de l'eau prélevée (recommandation n°7)

c) Doter les communes gestionnaires de captages des outils juridiques, techniques et financiers nécessaires pour assumer leurs responsabilités au regard de la qualité des eaux prélevées.

Toujours dans la logique de résultats, il est indispensable, dès lors qu'on leur en donne la responsabilité, que la collectivité dispose des outils permettant réellement d'agir efficacement.

Ces outils sont d'une part juridiques (recommandations 9 à 13) : l'utilisation des procédures d'aménagement foncier, les possibilités d'expropriation dans le cadre de la déclaration d'utilité publique, l'instauration au profit de la collectivité gestionnaire du captage du droit de préemption au titre des espaces naturels sensibles, l'instauration de servitudes, ou encore la liste d'informations communicables.

Ce sont d'autre part des moyens techniques, et la recommandation n°14 propose d'actualiser les référentiels techniques et de créer un centre de ressources national pour la lutte contre les pollutions diffuses.

Enfin, il est nécessaire de mobiliser les outils financiers adéquats (recommandations 15 et 16). Il est en particulier proposé d'accroître la part des budgets des agences de l'eau, actuellement de 180 millions d'euros, pour répondre, avec le complément des crédits du FEADER, au besoin de financement des plans d'action pour les 3000 captages dégradés. En complément, outre l'utilisation des classiques mais insuffisamment souples et adaptées mesures agri-environnementales (MAE), il est proposé de notifier à la Commission européenne un nouveau dispositif d'aides spécifiques pour la prévention des pollutions diffuses d'origine agricole.

d) Améliorer la gouvernance du dispositif aux niveaux déconcentrés et national.

C'est bien une stratégie nouvelle qui est à mettre en place, et nécessite une gouvernance adaptée; c'est l'objet des recommandations 17 à 20. Prescripteur et contrôleur, le préfet devrait ainsi pouvoir rendre obligatoires certaines mesures des plans d'action, le cas échéant. La formation des personnels de l’État, ainsi que l'élargissement des attributions des hydrogéologues agréés sont à prévoir.

Le niveau régional est celui de l'animation du dispositif et de la coordination des réseaux professionnels.

Au niveau central, il est proposé la mise en place d'un délégué interministériel chargé d'animer cette stratégie très interministérielle, qui nécessitera des modifications législatives de plusieurs codes.

La mission souligne que ces recommandations entraînent une simplification substantielle des procédures et moyens d'action, et généreront des économies budgétaires à terme en privilégiant les solutions préventives visant la reconquête de la qualité des eaux des captages.

La nécessité de refonder la politique de prévention des pollutions diffuses au droit des captages.

L’UIA S’ENGAGE AVEC SES PARTENAIRES SUR DES IMPÉRATIFS ENVIRONNEMENTAUX POUR 2050

$
0
0
L’UIA S’ENGAGE AVEC SES PARTENAIRES SUR DES IMPÉRATIFS ENVIRONNEMENTAUX POUR 2050

L’UIA S’ENGAGE AVEC SES PARTENAIRES SUR DES IMPÉRATIFS ENVIRONNEMENTAUX POUR 2050

Une table ronde des partenaires de l’UIA s’est déroulée le 6 août 2014, à Durban, Afrique du sud, durant le congrès de l’UIA. Elle réunissait les institutions avec lesquelles l’UIA entretient des relations et des échanges basés sur des protocoles d’accord de réciprocité. Présidée par le président sortant, Albert Dubler, elle a eu lieuen présence des représentants d’agences des Nations unies (ONU-Habitat), d’organisation régionales d’architectes (CAE, ARCASIA, FPAA, AUA, CAA, UMAR, CIALP) d’organismes de défense du patrimoine et de l’environnement (DOCOMOMO, ICOMOS, Green Building Council, Active House) et d’organisations humanitaires (Architectes de l’urgence).

L‘ensemble des partenaires s’est engagé, par une déclaration conjointe, à œuvrer pour supprimer progressivement les émission de CO2 et de gaz à effet de serre dans la perspective 2050, à travers des stratégies de conception et de construction maîtrisées et responsables. Proposée par le Directeur de l’Institut australien des architectes, David Parken, la ‘Déclaration de Durban sur les impératifs 2050’ a été discutée et amendée par les partenaires pour être présentée devant l’Assemblée générale de l’UIA le 8 août 2014, qui l’a adoptée à l’unanimité.

DECLARATION IMPERATIF 2050

Rappelant la Déclaration d’interdépendance pour un avenir viable et durable de Chicago (18-21 juin 1993) qui a reconnu notre interdépendance écologique par rapport à notre environnement naturel et s’est engagée à placer la durabilité sociale et environnementale au coeur de notre pratique et de nos responsabilités professionnelles.

Reconnaissant l’importance de l’Agenda pour le développement après 2015 et celle des objectifs du Développement durable pour assurer un avenir viable et durable; soutenant tout particulièrement, l’objectif important de “rendre les villes et les établissements humains inclusifs, surs, résistants et viables".

Rappelant la conférence sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC) qui se réunira à nouveau à Paris, en 2015, en vue de parvenir à un nouvel accord sur l’élimination, en 2050, des émissions de CO2, dans l’énergie mondiale et le secteur industriel, et celle de toutes les émissions de GES des systèmes énergétiques, au cours de la deuxième moitié du 21ème siècle.

Reconnaissant que les zones urbaines consomment plus de 70% de l’énergie mondiale et que les émissions de CO2 proviennent principalement des bâtiments. Une superficie sensiblement équivalente à 60% de l’ensemble des bâtiments mondiaux sera vraisemblablement construite ou reconstruite dans les zones urbaines du monde entier, dans les deux décennies à venir. Cela offre une occasion exceptionnelle pour réduire les émissions de CO2 issues des carburants fossiles et ouvre la voie au secteur du bâtiment pour éliminer progressivement les émissions de CO2 en 2050.

Il est de notre responsabilité de saisir cette opportunité unique et d’influencer un développement éthiquement et socialement responsable à travers le monde: une planification et une conception durables, résistantes, neutres en carbone et des environnements bâtis sains qui protègent les ressources naturelles et les habitats des espèces sauvages, produisent un air et une eau propres, produisent une énergie renouvelable locale et favorisent la construction de bâtiments plus agréables à vivre et la qualité de vie des communautés.

En adoptant l’IMPERATIF 2050, lors du Congrès de l’Union Internationale des Architectes (UIA), à Durban, l’UIA, ses sections membres et ses partenaires enverront aux signataires de l’UNFCCC, et au monde entier, un message fort de notre engagement pour un avenir véritablement durable et équitable.

L’UIA est intimement convaincue du fait que si nous n’agissons pas maintenant sur le changement climatique, nous mettrons en danger les futures générations et celles qui sont déjà affectées par des conditions climatiques extrêmes, les catastrophes naturelles et la pauvreté.

Reconnaissant le rôle essentiel des architectes dans la planification et la conception de l’environnement bâti, la nécessité de réduire à zéro les émissions de carbone en 2050 et de favoriser l’égalité de l’accès au logement, nous nous engageons à promouvoir les motions suivantes :

Que la planification et la conception des villes soient neutres en carbone, ce qui signifie qu’ils ne consommeront pas plus d’énergie qu’ils n’en produiront ou importeront, annuellement, à partir de sources d’énergie renouvelables.

Que la rénovation et la réhabilitation des villes existantes, les réamenagements urbains et les bâtiments soient neutres en carbone, et respectent les valeurs culturelles et le patrimoine.

Que lorsque des solutions neutres en carbone ne sont pas praticables ni possibles à mettre en place, la planification et la conception des villes, le développement des villes, les nouveaux bâtiments et les rénovations devront être hautement efficaces et avoir la capacité de produire ou d’importer leur énergie à partir des sources renouvelables d’énergie de l’avenir.

Que nous nous engageons sur le principe de promouvoir la recherche et de fixer des cibles visant des objectifs pour 2050.

Que nous recommandons et promouvons une architecture socialement responsable pour les communautés, favorisons et rendons équitable l’accès à l’information et aux outils nécessaires pour :

* Planifier et concevoir des environnements bâtis durables, résistants, inclusifs et à faible émission de carbone ou à carbone zéro.

* Concevoir des systèmes d’énergies renouvelables sur place, sans coûts ou à bas prix et des systèmes de ressources passifs (c.à.d. systèmes de chauffage et de refroidissement passifs, récupération et stockage d’eau, chauffage d’eau à l’énergie solaire, éclairage naturel, et systèmes de ventilation naturelle).

Au 20 août, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète

$
0
0
Au 20 août, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète

Au 20 août, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète

Le jour du dépassement était le 20 Août. A cette date, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète. Pour le reste de l’année, notre consommation résultera en un déficit écologique croissant qui puisera dans les stocks de ressources naturelles et augmentera l’accumulation du CO2 dans l’atmosphère.

Global Footprint Network fournit un bilan comptable de la demande de l’humanité en ressources et services naturels comparée à la capacité de la planète à les fournir. Les résultats sont sans appel: l’humanité épuise en huit mois la capacité annuelle de notre planète à reproduire les ressources naturelles que nous consommons et à absorber le CO2 que nous émettons.

En 1993, le jour du dépassement était le 21 Octobre. Ce jour représente la date approximative à laquelle notre consommation de ressources naturelles dépasse la capacité annuelle de la planète à les renouveler. En 2003, cette date était le 22 Septembre. La tendance est claire: le jour du dépassement arrive chaque année un peu plus tôt.

Le jour du dépassement est un concept développé par l’institut de recherche anglais new economics foundation, partenaire du Global Footprint Network. Le jour du dépassement marque chaque année le moment auquel nous commençons à vivre au dessus de nos moyens écologiques. Même si le jour du dépassement ne représente qu’une estimation des tendances de consommation des ressources, il constitue la meilleure approximation scientifique de l’écart entre notre demande en ressources et services écologiques et la capacité de notre planète à les fournir.

Les êtres humains ont toujours eu besoin de ressources naturelles pour se nourrir, se couvrir et s’abriter. Depuis le milieu des années 1970 nous avons toutefois passé un seuil critique. La consommation de l’humanité a dépassé la capacité de la planète à renouveler les ressources consommées.

D’après les calculs effectués par Global Footprint Network, la demande de l’humanité en ressources et services écologiques exigerait une fois et demi la capacité de la Terre pour être satisfaite. Selon ces même calculs, nous aurons besoin de deux planètes d’ici 2050 si les tendances actuelles persistent.

Le fait que l’on consomme les ressource naturelles plus rapidement que la Terre n’est capable de les renouveler est équivalent à avoir des dépenses qui sont en permanence plus élevées que le revenu. Les conséquences de ce cet endettement écologique sont de plus en plus évidentes.

Le changement climatique par exemple est un produit d’une accumulation des gaz à effet de serre plus rapide que la capacité d’absorption des forêts et des océans. Il y a aussi d’autres exemples tels que la déforestation, le recul de la biodiversité, la surpêche, ou l’augmentation du prix des matières premières essentielles. Les crises écologiques que nous vivons sont des symptômes du fait que l’humanité consomme plus que notre planète n’est capable d’offrir.

Au 20 août, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète

Méthodologie et prévisions :

En 2011, le jour du dépassement est arrivé un peu plus tard que l’année précédente. Est-ce que cela veut dire que la surconsommation était moindre? La réponse est malheureusement négative.

Le jour du dépassement n’est pas une date exacte. Il n’est pas possible de déterminer avec une exactitude parfaite le jour auquel l’humanité dépasse le budget écologique de la planète. Le réajustement de la date du jour du dépassement se produit parfois à cause de calculs révisés et pas seulement à cause de changements de consommation. En moyenne, Global Footprint Network estime que le jour du dépassement intervient chaque année trois jours plus tôt que l’année précédente depuis 2001.

La méthodologie de Global Footprint Network est fréquemment raffinée, ce qui implique des réajustements des prévisions. Cependant, tous les modèles scientifiques qui mesurent la demande de l’humanité en ressources naturelles nous montrent une tendance similaire: nos dettes s’accumulent parce que l’on demande plus que ce que la Terre ne peut offrir. C’est une dette écologique qui a un prix en constante augmentation: pénuries alimentaires, érosion du sol et augmentation des rejets de CO2 dans l’atmosphère sont accompagné par de lourds coûts humains et économiques.

Au 20 août, l’humanité a épuisé le budget écologique annuel de la planète

Les Coulisses du Bâtiment, entre découverte et innovations, les 9, 10 et 11 octobre prochain

$
0
0
Les Coulisses du Bâtiment, entre découverte et innovations, les 9, 10 et 11 octobre prochain

Les Coulisses du Bâtiment, entre découverte et innovations, les 9, 10 et 11 octobre prochain

La 12ème édition des « Coulisses du Bâtiment » se déroulera les 9, 10 et 11 octobre prochain. Une nouvelle occasion pour les jeunes et le grand public de découvrir la richesse et la diversité des réalisations du secteur.

Inspirées du principe des portes ouvertes, « Les Coulisses du Bâtiment » consistent en l’ouverture aux jeunes et au grand public de chantiers et d’ateliers partout en France.

Outre cette première période, si l’organisation locale le permet, une deuxième session peut être organisée au cours de la période mars/avril, afin d’enrichir et de perpétuer les liens entre les jeunes, le grand public et la Profession.

Au programme : visites de chantiers et d’ateliers de toutes sortes et à différents stades d’avancement, découverte des métiers, rencontre avec des hommes et femmes passionnés, expositions photos ... et de nombreuses autres animations !

Les visiteurs auront l’occasion de découvrir des métiers en pleine mutation avec notamment :

· La high tech au service du chantier

Grâce à des innovations abordables qui puisent dans le digital, le laser, la RFID (radio-identification), le GPS ou la mécanique, les professionnels du bâtiment disposent de nombreuses pistes pour améliorer leurs conditions de travail et la productivité, avec un effet sur la qualité et sur les coûts d’intervention. Derrière des avantages immédiats très réels se profilent de sérieuses opportunités à long terme, avec de nouvelles organisations plus collaboratives, en particulier autour de la maquette numérique.

· la mécanisation comme une des clés de la performance

La mécanisation est un facteur de qualité et de productivité qui donne accès à de nouveaux marchés. Elle est donc le levier principal pour réduire les coûts et améliorer la compétitivité, tout en faisant progresser le confort de travail des compagnons.

« Les Coulisses du Bâtiment sont une occasion exceptionnelle de découvrir les réalités du secteur, d’appréhender les techniques et de voir des métiers en pleine mutation. C’est aussi le meilleur moyen de perpétuer les liens entre les jeunes, le grand public et la Profession. Chaque année, ce sont près de 75 000 visiteurs qui sont accueillis et accompagnés par les professionnels du secteur en toute convivialité. Depuis 2003, 1 065 000 d’entre eux ont découvert près de 3 170 chantiers et ateliers », indique Jacques CHANUT, Président de la Fédération Française du Bâtiment.

Pour en savoir plus : www.ffbatiment à partir du 1er septembre

Le Pérugin, Maître de Raphaël - Au Musée Jacquemart-André 12 septembre 2014 – 19 janvier 2015

$
0
0
Le Pérugin, Maître de Raphaël - Au Musée Jacquemart-André 12 septembre 2014 – 19 janvier 2015

Le Pérugin, Maître de Raphaël - Au Musée Jacquemart-André 12 septembre 2014 – 19 janvier 2015

Une exposition pour celui qui fut considéré par ses contemporains comme l’un des plus grands peintres d’Italie. Six salles de l’exposition dédies aux grandes phases de la carrière de Pietro di Cristoforo Vannucci, dit Le Pérugin: de ses débuts à Pérouse, à son apogée quand sa réputation dépasse celle de Botticelli. 50 toiles exposées qui témoignent de la grande maîtrise technique de l’artiste et montrent pourquoi, il est considéré comme l’un de maitres de la renaissance italienne. Les salles 7 et 8 permettent de découvrir l’ampleur de son influence sur l’art de Raphael, dont dix œuvres sont aussi exposées.

Après le succès de l’exposition Fra Angelico et les Maîtres de la lumière en 2011, le Musée Jacquemart- André propose de redécouvrir un autre grand maître de la Renaissance italienne, Le Pérugin. Connu pour son influence sur le jeune Raphaël, Le Pérugin est avant tout un peintre novateur dont la fortune, très importante dans toute l’Italie au début du XVIe siècle, aura un écho particulier en France jusqu’à l’époque contemporaine. Intitulée Le Pérugin, Maître de Raphaël, cette exposition rassemble une cinquantaine de toiles.

Considéré par ses contemporains comme l’un des plus grands peintres d’Italie, Le Pérugin (vers 1450-1523) a initié pendant les dernières décennies du XVe siècle et les premières du XVIe siècle une nouvelle manière de peindre, qui a profondément marqué son époque. Son art cristallin, fait de transparences et de lumières théâtrales, a suscité un très grand engouement et les effets inédits de grâce et de séduction qu’il a développés font de lui l’un des plus grands représentants de la Renaissance italienne. Le raffinement de ses œuvres, l’attention portée à l’harmonie des couleurs et au modelé des corps témoignent de la grande maîtrise technique du Pérugin. Inventeur de nouvelles règles de composition, il a créé un langage pictural dont l’influence s’est étendue par-delà les frontières. Le Pérugin devient le chef de file d’un courant artistique de portée internationale qui va se diffuser dans l’Europe tout entière, par l’intermédiaire du jeune Raphaël (1483- 1520), dont les œuvres rencontrent à leur tour un vif succès.

Au-delà de l’étude chronologique du parcours du Pérugin, l’exposition permettra de mettre en lumière les apports essentiels de ce peintre à l’art et à la culture de son époque. Dans cette perspective, la cinquantaine d’œuvres réunies à cette occasion retracera les grandes étapes de la carrière du Pérugin, de sa formation, marquée par la peinture florentine de la seconde moitié du XVe siècle, à ses grands succès à Rome et Pérouse.

Figure artistique aussi importante qu’originale, Le Pérugin va exercer une influence majeure sur ses contemporains, en particulier sur Raphaël dont 10 œuvres seront présentées à titre exceptionnel dans l’exposition. On montrera ainsi comment Le Pérugin a élaboré et porté à sa perfection un langage artistique que le jeune Raphaël s’est ensuite réapproprié avec une grande sensibilité.

Réalisée en partenariat avec la Surintendance pour les Biens historiques, artistiques et ethno- anthropologiques de l’Ombrie qui prête 6 chefs-d’œuvre de la Galleria Nazionale dell’Umbria, l’exposition bénéficie du parrainage de Son Excellence Monsieur Giandomenico Magliano, Ambassadeur d’Italie en France, et du soutien de l’Institut culturel italien. À titre exceptionnel, la Pinacoteca Comunale de Deruta a accordé le prêt d’une fresque détachée représentant Saint Romain, saint Roch et vue de Deruta. D’autres grandes institutions italiennes, parmi lesquelles les Surintendances de Florence, Rome, Pérouse, Naples et Urbino, ont également accordé des prêts exceptionnels pour l’exposition, ainsi que les plus grands musées internationaux : le Royal Collection Trust et la National Gallery au Royaume-Uni, la National Gallery of Art de Washington, le Louvre.

Photo 1. Le Pérugin, Pietro Vannucci, dit (vers 1450-1523) Vierge à l’Enfant Vers 1500

Huile sur bois 70,2 x 50 cm Washington, National Gallery of Art, Samuel H. Kress Collection © Courtesy National Gallery of Art, Washington

Le Pérugin Saint Jean l’Évangéliste et Saint Augustin 1502-1512 Huile sur bois 172 x 91 cm Toulouse, Musée des Augustins © STC Mairie de Toulouse.

Le Pérugin Saint Jean l’Évangéliste et Saint Augustin 1502-1512 Huile sur bois 172 x 91 cm Toulouse, Musée des Augustins © STC Mairie de Toulouse.

PARCOURS DE L’EXPOSITION

Pietro Vannucci, dit Le Pérugin (vers 1450-1523), fut l'un des principaux acteurs de la Renaissance italienne : pendant plus d'un quart de siècle, de 1480 à 1505 environ, il rivalisa de talent avec les plus grands artistes à Florence et à Pérouse. Il fut même considéré par certains comme « le plus grand maître d'Italie », selon les mots d’Agostino Chigi, riche banquier siennois et grand mécène de l'époque.

Salle 1 - Les premières années : Pérouse, Florence (avant 1470 – vers 1476)

Pendant la seconde moitié du XVe siècle, la ville de Pérouse est un centre urbain dynamique, qui consacre de fortes sommes à la réalisation d’importantes commandes artistiques. C’est dans ce contexte que débute la carrière du Pérugin, qui appartenait à l’une des plus riches familles de Città della Pieve, un petit bourg à proximité de Pérouse.

On connaît mal la première formation du Pérugin, qui fut certainement influencé par l’art de Piero della Francesca, en particulier dans le traitement de l’espace et des figures (Naissance de la Vierge, Liverpool, Walker Art Gallery, et Miracle de la neige, National Trust). On sait en revanche que le jeune Pietro partit tôt pour Florence et que ce séjour fut décisif, comme en témoigne sa production de jeunesse. Il fut l’élève du célèbre peintre Andrea del Verrocchio, dans l’atelier duquel il rencontra des artistes aussi prestigieux que Léonard de Vinci ou Botticelli, dont il fut le disciple. C'est là que Le Pérugin acquit la maîtrise technique qui caractérisa l’ensemble de sa carrière (Pièta, Galleria Nazionale dell’Umbria, Pérouse).

Probablement rentré de Florence à Pérouse au début des années 1470, le jeune artiste y rapporte le nouveau langage artistique qu’il a appris dans la cité des Médicis : ses œuvres se distinguent par une attention particulière au rendu du mouvement et de l’expression, mais aussi par la maîtrise plastique du modelé des corps et la vivacité des couleurs (Saint Romain, saint Roch et vue de Deruta, Pinacoteca Comunale di Deruta).

C’est à cette époque que Le Pérugin reçoit une commande des Franciscains de Pérouse, qui marque un tournant décisif dans sa carrière : la « niche de Saint Bernardin », datée de 1473 et destinée à décorer un oratoire. Si la paternité conceptuelle du projet revient sûrement à Bartolomeo Caporali, qui possédait alors à Pérouse l’atelier le plus actif, plusieurs artistes travaillèrent à sa réalisation. Les panneaux peints par Le Pérugin témoignent d’une grande maîtrise de la composition et annoncent une vision modernisée du paysage (Saint Bernardin soigne d’un ulcère la fille de Giovanni Antonio Petrazio da Rieti et Saint Bernardin rend, après sa mort, la vue à un aveugle, Galleria Nazionale dell’Umbria, Pérouse).

Le Pérugin Saint Bernardin soigne d’un ulcère la fille de Giovanni Antonio Petrazio da Rieti 1473 Tempera sur bois 78,5 x 56,5 cm Pérouse, Galleria Nazionale dell’Umbria © Per gentile concessione della Soprintendenza BSAE dell'Umbria-Perugia (Italy)

Le Pérugin Saint Bernardin soigne d’un ulcère la fille de Giovanni Antonio Petrazio da Rieti 1473 Tempera sur bois 78,5 x 56,5 cm Pérouse, Galleria Nazionale dell’Umbria © Per gentile concessione della Soprintendenza BSAE dell'Umbria-Perugia (Italy)

Salle 2 – Les Madones, le grand art

Puisant l’essentiel de ses sujets dans le répertoire religieux, Le Pérugin affectionne tout particulièrement le thème de la Vierge à l’Enfant qu’il va reprendre inlassablement, tout au long de sa carrière. Alors qu’à Pérouse, le style de la première Renaissance brille de ses derniers feux avec Bartolomeo Caporali (Vierge à l’Enfant accompagnée de six anges, Galleria Nazionale dell’Umbria, Pérouse), le jeune Pérugin, marqué par son apprentissage à Florence, va diffuser les nouveaux modèles stylistiques qui ont fait le succès de l’atelier de Verrocchio, comme la Madonna del davanzale ou Madone à la fenêtre (Vierge à l’Enfant, Museo Nazionale del Bargello, Florence).

Une série de Vierges à l’Enfant, réalisées par les plus grands artistes de l’époque, montrera comment Le Pérugin introduit un nouveau langage artistique en Ombrie : aux fonds d’or de Bartolomeo Caporali, Le Pérugin préfère les arrière-plans paysagers qui donnent plus de profondeur à ses compositions. Ses Vierges à l’Enfant se dépouillent progressivement des éléments décoratifs pour se concentrer sur l’expression de la tendresse unissant la mère et son enfant, en accordant une attention particulière à la douceur des visages et à la densité des couleurs (Galleria Borghese, Rome). Ses figures de Madones, jeunes, raffinées et élégantes, vont inspirer les plus grands noms de la peinture ombrienne, comme son élève Pinturicchio qui reprend à son compte ce modèle pictural (Vierge à l’Enfant dans un paysage, National Gallery, Londres).

La délicate langueur des figures du Pérugin, qui deviendra une caractéristique majeure de son art, lui assure une grande renommée. Les commandes se succèdent et fort de ses premiers succès, Le Pérugin va être appelé à coordonner les travaux de décoration de la chapelle Sixtine à Rome.

Le Pérugin La Résurrection 1496-1500 Huile sur bois 40 x 67 cm Rouen, Musée des Beaux-Arts © C.Lancien, C.Loisel / Musées de la ville de Rouen

Le Pérugin La Résurrection 1496-1500 Huile sur bois 40 x 67 cm Rouen, Musée des Beaux-Arts © C.Lancien, C.Loisel / Musées de la ville de Rouen

Salle 3 – Les succès romains, la chapelle Sixtine (vers 1480 - 1482)

La célébrité du Pérugin est telle qu’il est appelé à Rome en 1479 pour peindre à Saint-Pierre le décor de la chapelle de la Conception, aujourd’hui disparu. Le travail du Pérugin séduit le pape Sixte IV, qui confie à l’artiste le décor de la chapelle Sixtine, en collaboration avec une équipe de peintres florentins comprenant notamment Botticelli, Ghirlandaio et Rosselli. Dans cet extraordinaire chantier, ils sont chargés d’orner les murs de la chapelle : soutenus par leurs ateliers et collaborateurs respectifs, ils vont échanger idées et procédés artistiques, donnant ainsi naissance à l’un des plus beaux décors de la Ville éternelle.

De tous ces peintres, Le Pérugin est, malgré son jeune âge, l’un des plus appréciés, en raison du caractère novateur de son art. Cette vaste entreprise décorative prévoit la réalisation de scènes tirées de l’Ancien et du Nouveau Testament et c’est au Pérugin que revient l’une des parties les plus importantes : la mise en regard de scènes de la vie de Moïse et de la vie du Christ.

Cette intense période de créativité dans la carrière du Pérugin est rappelée par une série de portraits célébrant les artistes qui ont participé à ce grand chantier, comme Botticelli (Portrait d’un jeune garçon, Galleria Palatina, Florence) et Rosselli. Ces tableaux permettent également de mettre en lumière le thème du portrait, l’un des plus fascinants de l’époque et dans lequel Le Pérugin excelle. La maîtrise technique et la force du maître ombrien transparaissent dans des portraits d'une grande intensité, comme celui Francesco delle Opere (Galleria degli Uffizi, Florence). Dans cette effigie « extrêmement vive », selon l’expression de Vasari, Le Pérugin décrit la physionomie du personnage de façon minutieuse, mais restitue également sa psychologie, par un subtil jeu des ombres et des lumières.

Le Pérugin Portrait de Francesco delle Opere 1494 Huile sur bois 52 x 44 cm Florence, Galleria degli Uffizi © Soprintendenza Speciale per il Patrimonio Storico Artistico ed Etnoantropologico e per il Polo Museale della Città di Firenze

Le Pérugin Portrait de Francesco delle Opere 1494 Huile sur bois 52 x 44 cm Florence, Galleria degli Uffizi © Soprintendenza Speciale per il Patrimonio Storico Artistico ed Etnoantropologico e per il Polo Museale della Città di Firenze

Salles 4 et 5 – De Florence à Venise, les années de maturité (vers 1485 – 1500)

Dans les années qui suivent, Le Pérugin perfectionne son art et donne une place prépondérante à la figure humaine, qu’il traite dans un langage au classicisme affirmé. Cette nouvelle manière trouve sa pleine expression dans les figures de saints qu’il réalise alors. Ses Saint Jérôme pénitent (Royal Collection Trust, Londres et Kunsthistorisches Museum, Vienne) se distinguent par leur dessin élégant, la netteté des formes et par le jeu des lumières qui enveloppent les corps, tout comme dans le grand Saint Sébastien de la Galleria Borghese (Rome). Ces œuvres de maturité témoignent de la prédilection nouvelle du Pérugin pour les couleurs travaillées par la superposition de glacis transparents.

À partir de 1493, Le Pérugin séjourne de préférence à Florence. Le maître connait dans ces années-là un tel succès que sa réputation dépasse celle des artistes les plus en vogue de la ville, comme Botticelli, Filippino Lippi ou Ghirlandaio. Ce succès croissant s’explique en partie par la façon dont Le Pérugin sait adapter sa peinture au langage de dévotion, simple et sans ornements, qui est alors diffusé par les prédications de Savonarole, dans le climat social incertain qui suit la mort de Laurent de Médicis. Les œuvres du Pérugin, à la beauté harmonieuse et sereine, répondent au besoin de la société florentine, qui cherche dans l’art le recueillement et la paix.

En août 1494, Le Pérugin séjourne à Venise, à une époque ou Carpaccio et Bellini sont au sommet de leur art. Ce voyage va avoir une influence majeure sur l’art du Pérugin, tant dans l’organisation de ses compositions et les attitudes de ses personnages que dans le travail de la lumière. Le diptyque représentant La Vierge et le Christ couronné d’épines (collection particulière) et la Madeleine (Galleria Palatina, Florence) témoignent de la façon magistrale dont il s’est approprié les codes de la peinture vénitienne.

Durant cette période de grands succès, Le Pérugin donne une nouvelle dimension à ses Vierges à l’Enfant, qui expriment une vision plus intime des liens unissant la mère et son fils. Le Pérugin réalise à la fin du XVe siècle de nombreuses variations sur ce thème qui lui est cher : il peint des chefs-d’œuvre de raffinement et de tendresse, qui se caractérisent par l’élégance de leur composition et de leur chromatisme (Madone de la Consolation, Galleria Nazionale dell’Umbria, Pérouse). Le Pérugin se convertit définitivement au classicisme et donne la pleine mesure de son talent (Vierge à l’Enfant, National Gallery of Art, Washington), qui s’exprime aussi dans la décoration du Collège del Cambio de Pérouse, l’une des plus grandes réalisations de sa maturité.

Raphaël, Raffaello Sanzio, dit (1483-1520) Ange 1501 Huile sur toile 31 x 26,5 cm Brescia, Pinacoteca Tosio Martinengo Ange (Pala di San Nicola da Tolentino), Pérugin - Brescia © Pinacoteca Tosio Martinengo – Brescia

Raphaël, Raffaello Sanzio, dit (1483-1520) Ange 1501 Huile sur toile 31 x 26,5 cm Brescia, Pinacoteca Tosio Martinengo Ange (Pala di San Nicola da Tolentino), Pérugin - Brescia © Pinacoteca Tosio Martinengo – Brescia

Salle 6 – Du sacré au profane

Dans les années 1490, Le Pérugin aborde des sujets profanes, qui restent rares dans sa production. Il peint Apollon et Daphnis (Musée du Louvre, Paris) pour Laurent de Médicis, qui a peut-être prêté ses traits à la figure de Daphnis. Sur ce panneau, Le Pérugin recourt à des effets de lumière plus diffus et ses paysages perdent leur aspérité, faisant place à de douces collines. Avec cette œuvre raffinée, à la gamme chromatique plus resserrée, Le Pérugin réussit à créer un climat intimiste d’une profonde intensité, tout en donnant une place nouvelle au paysage.

À l’apogée de sa gloire, au début des années 1500, Le Pérugin travaille pour les plus grands commanditaires à travers l’Italie. En 1503, la marquise Isabelle d’Este lui commande un tableau allégorique, pour son cabinet de travail (studiolo) au Palais ducal de Mantoue, en complément de toiles de Mantegna : le Combat de l’Amour et de la Chasteté (Musée du Louvre, Paris). La complexité du programme iconographique, inspirée par le goût humaniste de la marquise, impose au maître, habitué à peindre de grands retables au sujet religieux, un format plus intime, au contenu profane insolite. Si la composition peut sembler foisonnante, le charme de ce tableau tient surtout au splendide paysage dans lequel s’inscrit la lutte allégorique.

Le Pérugin, Maître de Raphaël - Au Musée Jacquemart-André 12 septembre 2014 – 19 janvier 2015

Salles 7 et 8 – Le Pérugin, maître de Raphaël ?

Le Pérugin a exercé un rôle majeur dans la peinture italienne au tournant des XVe et XVIe siècles et son œuvre a influencé certains des plus grands artistes de l’époque. La dernière partie de l’exposition est consacrée à l’étude des relations du Pérugin et de Raphaël, entre les œuvres desquels il existe une grande proximité stylistique.

S’il est évident que Raphaël connaissait très bien l’œuvre du Pérugin, la question de savoir s’il a été directement son élève reste débattue par les historiens de l’art. Certains pensent que ce n’est qu’en fréquentant l’atelier du Pérugin que le jeune Raphaël a pu s’approprier les traits caractéristiques de l’art du maître ombrien, qu’on retrouve dans sa prédelle du Retable Oddi (Musées du Vatican) : la finesse des figures, les subtils jeux de lumière et la maîtrise des drapés. La parenté entre cette œuvre de Raphaël et le Polyptyque de San Pietro du Pérugin confirme en tout cas l’adhésion du jeune artiste à l’esthétique de son illustre prédécesseur. Les panneaux provenant de ce polyptyque (Musées des Beaux-Arts de Nantes et de Rouen) témoignent des sommets atteints par le maître ombrien dans la dernière décennie du quinzième siècle et constituent l’un des exemples emblématiques de sa période classique. Le Pérugin y atteint une plénitude des formes qui préfigure certaines des plus belles réalisations de Raphaël.

Les éléments du Retable de Saint Nicolas de Tolentino exceptionnellement réunis pour l’exposition (Pinacoteca Tosio Martinengo, Brescia ; Museo di Capodimonte, Naples ; Musée du Louvre, Paris) illustrent eux aussi, comme le dessin préparatoire (Palais des Beaux-Arts, Lille), la forte influence du Pérugin sur l’art de Raphaël. Les traits délicats, les poses étudiées et les drapés aux plis marqués rappellent à nouveau l’art graphique du Pérugin.

En fin de parcours sont présentés deux grands panneaux provenant de l’immense polyptyque réalisé par Le Pérugin pour l’église Sant’Agostino à Pérouse, de 1500 jusqu’à sa mort en 1523 (Galleria Nazionale dell’Umbria, Pérouse et Musée des Augustins, Toulouse). Bien qu’âgé, le maître ombrien fait une nouvelle fois preuve de la perfection de son art : les figures monumentales et le classicisme du dessin, probablement inspirés de Raphaël, témoignent de l’influence croisée entre ces deux artistes majeurs de la Renaissance italienne. Au crépuscule de sa vie, Le Pérugin surprend encore par sa « peinture libre et souple, à l’harmonie tendre, déjà quasi crépusculaire » (Scarpellini, 1984).

Le baptême du Christ - Perugino, Pietro, eigentl. Pietro di Cristoforo Vanucci; um 1448 – 1523.

Le baptême du Christ - Perugino, Pietro, eigentl. Pietro di Cristoforo Vanucci; um 1448 – 1523.

INFORMATIONS PRATIQUES

Situé à proximité des Champs-Élysées, le Musée Jacquemart-André présente la plus belle collection privée d’œuvres d’art de Paris, associée à l’atmosphère d’une grande demeure du XIXe siècle. Découvrez ce magnifique hôtel particulier né de la passion d’Édouard André et de Nélie Jacquemart, son épouse, ainsi que leur éblouissante collection composée d’œuvres majeures des plus prestigieux artistes de la Renaissance italienne, des grands maîtres de la peinture flamande ou encore de ceux de la peinture française du XVIIIe siècle.

Propriété de l’Institut du France, le Musée Jacquemart-André est administré par Culturespaces.

Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Nocturne tous les lundis et samedis jusqu’à 20h30.

Le Café Jacquemart-André est ouvert de 11h45 à 17h30 ; le samedi et le dimanche , un brunch est servi entre 11h et 15h. La librairie-boutique culturelle est ouverte aux horaires du musée, y compris le dimanche.

Individuels

Plein tarif : 12 € / Tarif réduit : 10 € (étudiants, enfants de 7 à 17 ans, demandeurs d'emploi) Gratuit pour les moins de 7 ans et invalides Audioguide exposition : 3 €

Audioguide collections permanentes : gratuit

Musée Jacquemart-André

158, boulevard Haussmann - 75008 PARIS Tel. : + 33 (0)1 45 62 11 59 www.musee-jacquemart-andre.com

Le musée se situe à 400 m de la place Charles de Gaulle- Étoile. Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint- Philippe du Roule)

RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile) Bus : 22, 28, 43, 52, 54, 80, 83, 84, 93 Parc de stationnement : Haussmann-Berri, au pied du musée, ouvert 24h/24 Station Vélib’ : rue de Berri Les salles d’exposition temporaires ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Offre Famille

L’entrée est gratuite pour le 2e enfant âgé de 7 à 17 ans (avec deux adultes et un enfant payant).

Groupes

Les visites pour les groupes se font uniquement sur réservation : groupes@musee-jacquemart-andre.com

Carte Privilège (pass annuel) Carte solo : 32 € / Carte duo : 60 € / Carte jeune : 20 €

Pensée du Jour

$
0
0
Pensée du Jour

Pensée du Jour

« La noirceur masque en vain les poisons qu'elle verse, Tout se sait tôt ou tard, et la vérité perce. »

Jean-Baptiste Gresset 1707 - 1777

La réutilisation des eaux usées pour l’irrigation, la France réticente…

$
0
0
La réutilisation des eaux usées pour l’irrigation, la France réticente…

La réutilisation des eaux usées pour l’irrigation, la France réticente…

Une étude réalisée par le Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable du Commissariat général au développement durable s’est penchée sur la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation et conclue qu’elle est une potentielle solution locale pour des situations critiques à l’avenir.

La réglementation permet la réutilisation après traitement des eaux usées pour l’irrigation des cultures. Mais cette possibilité est peu mise en œuvre : d’une part, la France est peu confrontée à des situations de rareté de la ressource en eau et, lorsque c’est le cas, cela reste local et ponctuel ; d’autre part, le prix plus élevé des eaux traitées que celui de l’eau prélevée dans le milieu n’est pas incitatif. Les Français sont réticents face à cette pratique de réutilisation et ne souhaitent pas payer la totalité du surcoût de l’eau traitée par rapport au prix de l’eau prélevée. Pourtant, cette pratique est une solution pour augmenter l’offre en eau dans les zones critiques comme le font déjà plusieurs régions ou pays étrangers. L’exemple d’Israël, qui mutualise des coûts entre les différents usagers, pourrait être une piste pour anticiper la pénurie dans les zones concernées en France.

L’enquête précise que la réutilisation des eaux usées est une des mesures inscrites dans la feuille de route issue de la conférence environnementale de 2013. Cette mesure vise à contribuer à la sécurisation à court et long termes des ressources en eau dans un contexte local et saisonnier (printemps/été) de hausse de la demande en eau, tirée par le développement de la population et de la production agricole irriguée, conjuguées à une baisse de la disponibilité en eau, due notamment au changement climatique. Les eaux usées sont récupérées en sortie de station d’épuration, au lieu d’être normalement restituées dans les cours d’eau. La réutilisation des eaux usées après traitement concerne principalement l’irrigation. La réglementation française prévoit également l’arrosage des espaces verts, publics ou privés (terrains de golf). La réutilisation des eaux pluviales récupérées, qui est une autre solution pour augmenter l’offre en eau pour l’irrigation, n’est pas traitée dans l’étude.

La réutilisation des eaux usées est encore peu développée en France

La réutilisation des eaux usées est encore peu développée en France

La réutilisation des eaux usées est encore très peu développée sur le territoire français (19 200 m3/jour) : les volumes concernés correspondent à environ 2 % des volumes réutilisés dans d’autres pays européens, tels que l’Espagne et l’Italie. Dans le monde, il y aurait 20 millions d’hectares de cultures irriguées avec des eaux usées traitées, ce qui représente près de 10 % des surfaces irriguées, mais seulement 1,7 % des surfaces agricoles mondiales. C’est une pratique répandue dans les régions du monde affectées par des pénuries de ressources en eau. Dans certains pays, cette pratique est encadrée règlementairement. Pour ces pays, des estimations de volumes concernés sont disponibles. Une réutilisation des eaux usées simple et non programmée peut exister dans d’autres pays, notamment les pays en développement. Dans ces cas-là, des estimations robustes de volumes concernés ne sont pas disponibles.

La France ne connaît que des épisodes locaux et saisonniers de déficit de la ressource en eau. De ce fait, la réutilisation des eaux usées est restreinte à des régions particulières (notamment insulaires).

Dans les îles de Ré, Noirmoutier, Oléron, Porquerolles, la réutilisation des eaux usées a permis de maintenir ou de développer une activité agricole dans un contexte insulaire où la ressource en eau est rare. Les autres exemples de réutilisation des eaux usées concernent des usages pour lesquels la demande en eau est importante et en conflit potentiel avec l’eau potable. C’est le cas de golfs à l’instar de celui de Sainte-Maxime (Var).

Les eaux usées sont également utilisées pour l’irrigation des espaces verts (jardins publics, terrains de sport ou golfs), principalement dans les pays soumis à un fort stress hydrique : jardins publics et golfs d’Abu Dhabi aux Émirats Arabes Unis, parc olympique, parc zoologique, jardins publics en Australie.

L’encadrement réglementaire limite les risques sanitaires et environnementaux.

La réutilisation des eaux usées s’inscrit dans le cadre réglementaire de protection de la santé publique et de l’environnement. Les eaux usées sont réutilisées après avoir été traitées. Ce traitement vise au respect des prescriptions réglementaires mises en place par les pays. Celles-ci concernent aussi bien les normes de qualité des eaux utilisées, que les distances

minimales à respecter entre les zones irriguées avec des eaux usées traitées et les activités ou les milieux à protéger.

Ces prescriptions réglementaires dépendent du type d’usage : ainsi, les cultures qui sont consommées crues (cas des fruits ou certains légumes) ou les espaces ouverts au grand public sont soumis à des normes de qualité plus exigeantes que les cultures consommées après transformation ou destinées à des usages non alimentaires (horticulture).

En France, la réglementation définit quatre catégories d’usage des eaux usées traitées. La catégorie dont les normes associées sont les plus exigeantes (catégorie A) vise l’irrigation de cultures maraîchères non transformées et l’arrosage d’espaces verts ouverts au grand public (tels que les golfs). La catégorie dont les normes associées sont les moins exigeantes (catégorie D) vise l’irrigation de forêts d’exploitation avec un accès contrôlé du public.

Le coût de la réutilisation des eaux usées est un déterminant important de son développement

Plus les normes de qualité des eaux usées sont exigeantes, plus les traitements associés sont complexes. Plus les traitements associés sont complexes, plus le coût de production d’une eau réutilisable est élevé. Or, le développement d’une telle pratique dépend fortement de son coût par rapport aux autres sources d’approvisionnement en eau (notamment le prélèvement dans le milieu).

Les normes retenues par la France sont similaires à celles de la Californie, l’Australie, l’Espagne ou l’Italie, pays qui ont un niveau de protection sanitaire de leurs populations similaire à celui de la France.

Afin de réduire les coûts relatifs entre une eau prélevée dans le milieu et des eaux usées traitées, certains pays, comme Israël ou l’Espagne, accompagnent le développement de projets de réutilisation des eaux usées par des politiques de transfert des coûts. Ces politiques « mutualisent » les surcoûts liés au traitement des eaux usées avec l’ensemble des usagers de l’eau de la zone géographique concernée. Cette « mutualisation » qui répartit les surcoûts permet de prévenir les conflits d’usages, par le recours à des ressources alternatives économiquement rentables pour les usagers (agriculteurs) puisque subventionnées.

La réutilisation des eaux usées pour l’irrigation, la France réticente…

L’acceptabilité sociale mitigée des Français peut être un frein

Au-delà de la rareté de la ressource en eau et de l'importance des prescriptions réglementaires, la réutilisation des eaux usées peut aussi être déterminée par son acceptabilité sociale.

Les Français consomment déjà des fruits et légumes importés de pays où la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation est fréquente (Espagne notamment). Pourtant, un tiers des Français dit ne pas être prêt à consommer des fruits et des légumes irrigués avec des eaux usées traitées. Cela laisse supposer que les consommateurs connaissent peu l’existence de ces pratiques à l’étranger.

Les Français sont réticents à payer la totalité du surcoût lié à cette pratique

Dans le cas où la raréfaction des ressources en eau s'accentuerait, la réutilisation des eaux usées pour l'irrigation peut permettre aux ménages de maintenir leur niveau de consommation. Le consentement à payer des Français pour ne pas avoir à réduire leur consommation d'eau en situation de rareté accrue de la ressource reste néanmoins modeste.

En effet, seul un quart des Français déclare préférer conserver leur niveau actuel de consommation, contre une augmentation du prix de l’eau.

De plus, ce quart de Français accepterait dans ce cas-là une augmentation de leur facture d'eau de l'ordre de 14,5 €/an. Ceci correspondrait à une augmentation du prix de l’eau de 0,26 €/m3, soit 8 % du prix moyen de l’eau actuel.

La faiblesse de cette valeur provient probablement du fait que les ménages ont du mal à se projeter dans une véritable situation de tension sur les ressources en eau, y compris dans les zones critiques. Ils n’ont généralement jamais subi les conséquences d’une sécheresse, car l’eau potable est l’usage qui est préservé en priorité en cas de crise. En effet, une majorité des français pense que la quantité d’eau disponible en France est suffisante et le sera également à l’avenir.

La réutilisation des eaux usées pour l’irrigation, la France réticente…

Encadré : Les politiques de soutien au développement de la réutilisation des eaux usées pour l’irrigation en Israël

Israël a engagé une politique volontariste de développement de l’utilisation d’eaux usées traitées pour l’irrigation, en « mutualisant » le coût de traitement de l’eau réutilisé avec les autres usagers de l’eau. Israël a ainsi mis en place un ensemble de mesures afin d’inciter au développement de projets de réutilisation des eaux usées dans le domaine agricole :

 La mise en place de quotas de prélèvements non échangeables par exploitation agricole (un quota d’eau prélevée dans le milieu et un quota d’eaux usées traitées).

 L'instauration d'un tarif progressif sur la base des quotas alloués par exploitation agricole.

 Une hausse importante du prix de l’eau afin de refléter la rareté locale des ressources en eau. Entre 1995 et 2005, les prix de l’eau à usage agricole ont augmenté de 68 %.

 Des subventions pour la réutilisation des eaux usées pour l'irrigation permettant de créer un différentiel de prix incitatif entre eau vierge et eaux usées domestiques traitées et recyclées. Le prix des eaux usées domestiques traitées est ainsi trois fois moins élevé que le prix de l’eau vierge (0,34 US$/m3 contre 1 US$/m3 en 2010). La différence entre le coût de production des eaux usées traitées et leur prix de vente aux agriculteurs est pris en charge par la facture des usagers domestiques.

 L'allocation d'un bonus de 20 % du volume d’eaux usées pour les agriculteurs qui acceptent d’échanger une partie de leur quota annuel d'eau prélevée dans le milieu contre un volume d’eaux usées.

Par ailleurs, du côté des ménages, Israël a développé également une politique de réduction de la demande via la mise en place d’une tarification progressive en deux paliers (données 2013) :

 2,5 US$ /m3 – pour une consommation inférieure à 3,5 m3/pers./mois ;

 4,0 US$ /m3 – pour une consommation supérieure à 3,5 m3/pers./mois. A titre de comparaison, la consommation moyenne en France est d'environ 4 m3/pers./mois et le prix moyen de l'eau en France est d'environ 3,4 €/m3, soit 4,6 US$/m3 (données SOeS 2008).

Ces réformes ont encouragé la mise en œuvre de techniques d’irrigation plus efficaces, ainsi que des solutions de substitution aux prélèvements d’eau, telles que la réutilisation des eaux usées recyclées et retraitées. 85 % des effluents domestiques sont réutilisés dans le secteur agricole en Israël en 2010. Entre 2000 et 2005, le secteur des fruits a augmenté sa production de 42 % malgré une baisse des volumes d'eau prélevée dans le milieu de 35 %.

La Gestion Des Eaux Pluviales, Un Enjeu Considérable Dans Le Cycle De L’eau. « Les noues et fossés »

$
0
0
La Gestion Des Eaux Pluviales, Un Enjeu Considérable Dans Le Cycle De L’eau. « Les noues et fossés »

La Gestion Des Eaux Pluviales, Un Enjeu Considérable Dans Le Cycle De L’eau. « Les noues et fossés »

Part I.

Part II.

Part III.

Part IV.

Part V.

Part VI.

Part VII.

8ème partie consacrée à la gestion des eaux pluviales et plus particulièrement sur les fossés et les noues, deux ouvrages, permettant de collecter et de réguler les eaux de pluie et de ruissellement en ralentissant leur écoulement vers un exutoire. L’infiltration continue du point de collecte à l’exutoire permet d’en réduire le volume. L’exutoire peut être le réseau d’assainissement pluvial traditionnel, le milieu hydraulique superficiel ou un système d’infiltration.

Leur différence repose sur leur conception et leur morphologie.

Dans le cas général, nous abordons la présentation, les avantages et inconvénients communs aux noues et fossés.

La définition de ces deux ouvrages permettra par la suite de mieux comprendre leurs points communs et leurs différences.

On peut remarquer qu’une petite partie des eaux contenues dans les fossés et les noues s’évapore durant son écoulement.

Avantages :

-􏰁 Réduction, voire suppression dans le cas d’ouvrages d’infiltration, du débit de pointe à l’exutoire.

-􏰁 Une même structure permet à la fois la collecte, le stockage et l’évacuation des eaux pluviales.

-􏰁 Ils ont des fonctions de rétention, de régulation, d’écrêtement qui limitent les débits de pointe à l’aval, ainsi que de drainage des sols.

-􏰁 Ils constituent des exutoires naturels, si le sol est assez perméable (pas d’exutoire).

-􏰁 Réalimentation des nappes.

-􏰁 Conception simple et peu coûteuse.

-􏰁 Dépollution efficace des eaux pluviales par décantation et par « filtration » par interception dans le sol.

Inconvénients :

-􏰁 Emprise foncière pouvant s’avérée importante et onéreuse (surtout pour une noue de volume important).

-􏰁 Risque de pollution du sol (si infiltration).

-􏰁 Dépôts de boues de décantation qu’il faut évacuer lorsque leur quantité induit une modification du volume utile de rétention. Cependant, la formation de ce dépôt prend beaucoup de temps car les volumes générés sont très faibles.

-􏰁 Dépôts de flottants. Dépend de la nature des eaux retenues et de la présence ou non d’un système de « dégrillage » en amont.

-􏰁 Risques de nuisances olfactives (stagnation d’eau) par défaut de réalisation ou manque d’entretien.

Conditions et domaine d’utilisation :

Les fossés et les noues peuvent être placés :

• dans le sens d’écoulement des eaux de ruissellement,

• ou perpendiculairement, permettant ainsi d’intercepter l’eau de ruissellement et de ralentir les vitesses d’écoulement.

La collecte des eaux se fait par ruissellement sur les surfaces adjacentes, par mise en charge d’un réseau traditionnel ou par déversement de canalisations (gouttières de toitures, exutoire d’un réseau pluvial traditionnel).

La mise en œuvre d’ouvrages spécifiques au sein même ou en tête du bassin permettra d’éviter un grand nombre de nuisances et de faciliter l’entretien.

Les interventions ou travaux d’aménagement (passage busé, plantation,...), ne doivent en aucune façon modifier l’écoulement, le volume disponible ou la régulation qu’ils effectuent.

La réussite d’une noue ou d’un fossé réside dans sa bonne exploitation (entretien régulier et suivi sérieux). Dans le cas inverse, ils peuvent rapidement devenir des endroits insalubres.

Conception :

Collecte des eaux / partie amont :

La collecte des eaux pluviales en amont et l’alimentation du fossé ou de la noue sont réalisées par

- ruissellement et/ou des canalisations,

- des caniveaux,

- s’il y a collecte par réseau :

o des bouches à grille ou avaloirs,

o des bouches d’injection,...,

o des protections afin d’éviter toute intrusion dans les canalisations (type tête d’aqueduc sécurisé),

o des systèmes de «dégrillage», de piège à flottants.

Structure du fossé ou de la noue :

- mise en place de géotextiles en fonction de la destination du fossé ou de la noue et du type d’eau retenue,

- aménagement, accompagnement des eaux afin d’éviter toute érosion prématurée (aménagement jusqu’au fil d’eau du fossé ou de la noue),

- pente des talus le plus faible possible (facilite l’entretien),

- stabilisation des talus par végétalisation ou autre méthode (géogrilles, dispositifs anti-batillage, enrochements, rondins),

- réservation (établissement si nécessaire d’une servitude d’exploitation) d’une bande accessible de 4m sur une berge afin d’assurer un entretien mécanique (prévoir passage suffisant).

Evacuation et « ré essuyage » des eaux :

L’évacuation de la totalité des eaux collectées est assurée par la mise en œuvre de :

- pour un fossé ou une noue de rétention infiltrant, prévoir un système de drainage des eaux stockées (« ré-essuyage ») par une tranchée drainante, un caniveau, une cunette, ou un drain d’ évacuation.

Exutoire (fossé ou noue de rétention infiltrant) :

L’exutoire est composé :

- d’une protection afin d’éviter toute intrusion dans les canalisations (type tête d’aqueduc sécurisé),

- de cloisons éventuelles si la pente du terrain est trop importante,

- d’un organe ou orifice de régulation

Revêtements et aménagement du fond et des berges :

Les fossés et noues sont le plus souvent des ouvrages enherbés, permettant ainsi une infiltration des eaux collectées, mais ils peuvent également être imperméabilisés si la nécessité s’en fait ressentir (risques de pollution, problèmes induits par l’infiltration des eaux comme le glissement de terrain,...).

Végétaux : (cf. chapitre engazonnement et plantation)

-􏰀 Gazon résistant à l’eau et à l’arrachement (Herbe des Bermudes, Pueraire hirsute, Pâturin des prés, Brome inerme,...) ;

-􏰀 Arbres et arbustes pouvant s’adapter à la présence plus ou moins abondante d’eau pour garantir une bonne stabilité ;

-􏰀 Végétaux dont le système racinaire permet une stabilisation du sol (pivotants, fasciculés ou charnus).

Matériaux :

*􏰀 Etanchéité du fossé ou de la noue peut être assurée par :

- Du béton ;

- Des pierres sèches ;

- Des briques ;

- Une géomembrane.

*􏰀 Pour stabiliser les flancs du fossé on peut :

- Maçonner les bords ;

- Utiliser des pieux verticaux ;

- Planter les berges ;

- Placer un géotextile ;

- Rendre étanche la structure avec de l’argile.

*􏰀 Les cloisons pourront être réalisées avec :

- Des rondins de bois ;

- Des végétaux (cloisons végétalisées) ;

- Des roches (enrochements) ;

- De la terre (buttes) ;

- Du béton (buses).

Le fossé :

Présentation :

Un fossé est un ouvrage très ancien et très bien connu. Il est linéaire, assez profond et ses rives sont abruptes (pentes des talus le plus souvent > à 1 m en hauteur pour 1 m en largeur).

C’est un ouvrage qui de part sa nature, peut rester en eau. Il n’est donc pas drainé. L’évacuation des eaux pluviales s’effectue par écoulement naturel du point de collecte vers un

exutoire et par infiltration directe dans le sol s’il est perméable.

Avantages :

-􏰁 Très bon retour d’expérience.

Inconvénients :

-􏰁 L’entretien est spécifique et peu aisé de par sa profondeur et par le fait qu’il soit souvent en eau.

-􏰁 Il peut présenter un risque pour les riverains et pour les enfants en particulier.

-􏰁 Ne peut être mis en œuvre en milieu urbain ou péri-urbain.

Conditions et domaine d’utilisation :

Son entretien est difficile car on ne peut le tondre comme pour un espace vert (talus trop important pour une tondeuse), il faut débroussailler, faucarder (entretien spécifique).

De plus, comme un fossé est profond et/ou souvent en eau, il n’est pas évident d’extraire les boues de décantation qui colmatent le fond de l’ouvrage. Il faut alors réaliser un curage suivi d’un re- profilage sur l’ensemble du linéaire.

De part sa nature et sa morphologie, le fossé est destiné à être implanté en milieu rural ou industriel.

La noue :

Présentation :

Le concept de la noue est récent, on peut l’apparenter à un fossé large et peu profond et dont les rives sont en pente douce. Les pentes des talus sont souvent inférieures à 30% du fait de la faible hauteur d’eau, mais plus généralement inférieures à 20-25%. L’ouvrage assimilé à un léger modelage du terrain est totalement intégré à l’aménagement (on ne pourra remarquer qu’un léger décaissé).

Il faut noter que l’on peut distinguer plusieurs types de noues et donc plusieurs modes de fonctionnement.

Une noue peut fonctionner de manière tout à fait autonome sans organe de collecte ni de régulation. La collecte des eaux de pluie se fait de façon naturelle par ruissellement, le stockage temporaire se fait au sein de la noue et l’évacuation est réalisée :

• si le sol est perméable : par infiltration directe. Cette infiltration permet d’éviter d’avoir des zones où l’eau va stagner, induisant divers types de nuisances.

• si le sol est imperméable : la noue doit être raccordée à un exutoire qui permettra l’évacuation de l’eau à débit régulé.

Dans ces deux premiers points, la noue est utilisée comme un bassin de rétention, de rétention infiltrant ou d’infiltration quand le sol le permet. La noue peut constituer un exutoire à part entière.

Mais elle peut également être utilisée pour :

• suppléer le réseau d’assainissement pluvial traditionnel,

• compléter un ouvrage alternatif pluvial enterré qui serait saturé lors d’un épisode pluvieux. Dans ces cas, elle constituerait un volume de stockage supplémentaire alimenté par débordement lors de la mise en charge du réseau ou de l’ouvrage alternatif. La vidange et l’évacuation se faisant par la suite de façon régulée.

Avantages :

-􏰁 Très bonne intégration dans le paysage, création de paysages végétaux, d’habitats aérés.

-􏰁 L’aspect plurifonctionnel est important avec un vaste domaine de réutilisation (qu’elle soit enherbée ou bitumée) : espaces de jeux, de détente, simple espace vert,....

-􏰁 Possibilité de l’intégrer comme système assurant le ré-essuyage au sein d’un ouvrage (dans un bassin par exemple).

-􏰁 Possible réalisation par phases suivant les besoins de stockage.

-􏰁 Conception et réalisation aisées.

-􏰁 Faible coût de réalisation.

-􏰁 Entretien simple et classique (type espace vert).

-􏰁 Faible phénomène de colmatage.

-􏰁 Sensibilisation du public par visualisation directe du problème du traitement des eaux pluviales.

Inconvénients :

-􏰁 Les noues peuvent nécessiter de grandes surfaces foncières, le coût du foncier peut donc s’avérer rédhibitoire.

-􏰁 Entretien régulier (mais simple).

-􏰁 Conception soignée.

Conditions et domaine d’utilisation :

Cet ouvrage ou du moins son concept, est le plus utilisé des techniques alternatives.

Il peut être utilisé seul comme technique alternative à part entière ou en complément d’autres techniques. Dans ce dernier cas, de plus petite dimension, sa présence permet d’assurer le ré-essuyage de l’ouvrage et/ou l’évacuation des eaux générées par des épisodes pluvieux de faible intensité.

Si le sol est imperméable ou si sa pente est trop faible (inférieure à 2 à 3 millimètres par mètre), il faut prévoir des organes spécifiques de vidange pour éviter toutes types de nuisances.

Au contraire, si la pente est trop forte, il faut mettre en œuvre un cloisonnement dans la noue pour réduire les vitesses d’écoulement et augmenter le volume de stockage.

L’entretien d’une noue est très simple. Tout comme pour un espace vert classique, il faut tondre les rives engazonnées, arroser les végétaux présents, ramasser les feuilles et les détritus. Il faut de plus, lorsque le besoin s’en fait ressentir (diminution de la capacité hydraulique de l’ouvrage) extraire les boues de décantation et curer les orifices s’il y en a. Mais cet entretien est facile à réaliser car sa structure (pente douce et faible profondeur) la rend aisément accessible.

On peut remarquer qu’une noue peut être utilisée aussi bien en milieu urbain, péri-urbain que rural, aussi bien en lotissement que sur site industriel.

STOCKAGE EN NOUES - Schéma de principe Cas de profil à forte pente

STOCKAGE EN NOUES - Schéma de principe Cas de profil à forte pente

STOCKAGE EN NOUES - Schéma de principe Infiltration

STOCKAGE EN NOUES - Schéma de principe Infiltration

« Prendre des mesures pour assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages »

$
0
0
« Prendre des mesures pour assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages »

« Prendre des mesures pour assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages »

Par délégation du ministre en charge de l'écologie, le Directeur de l'eau et de la biodiversité a confié au Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, le 6 septembre 2013, une mission d'évaluation des plans nationaux d'actions (PNA) en faveur des espèces menacées qui sont des outils mis en place pour conduire des actions destinées à améliorer l'état de conservation d’espèces qui nécessitent des mesures spécifiques et volontaires pour restaurer leurs populations et leurs habitats. La mission devait également formuler des propositions afin de reconfigurer le dispositif en 2014.

Dans le cadre de ses travaux, la mission a rencontré plus de 150 personnes représentatives de tous les types d'acteurs concernés par les PNA et/ou la question des espèces menacées.

Dans une première partie du rapport, sont abordés successivement les fondements qui justifient la mise en place de plans d'actions en faveur des espèces menacées, l'état des lieux de la situation actuelle, les points forts et les points faibles du dispositif et, enfin, les évolutions du contexte dans lequel s’inscrit cette politique.

Les fondements juridiques résultent des directives communautaires (oiseaux et habitat, faune et flore) qui imposent de « prendre des mesures pour assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages d'intérêt communautaire ». A la suite du Grenelle de l’environnement, les PNA ont été inscrits dans la loi (article L414-9 CE). La poursuite de cette politique s’impose, notamment pour satisfaire aux engagements communautaires.

Le bilan de la situation actuelle montre que les apports des plans ne sont pas négligeables : la connaissance des espèces a beaucoup progressé, les acteurs sont mieux sensibilisés aux enjeux, un réseau d'experts s'est constitué, et des résultats ont été obtenus sur certaines espèces même s’il est souvent difficile d'établir des liens de causalité entre l'action conduite et l'évolution de l'état de conservation d'une espèce.

Toutefois, de nombreuses raisons militent pour une refondation de cette politique.

Ainsi, la situation actuelle des plans n’est pas satisfaisante à différents égards : la programmation ambitieuse prévue est difficilement et partiellement respectée, la liste des espèces prioritaires retenues n'est pas comprise par de nombreux partenaires, le processus d'élaboration des plans est lourd et un meilleur équilibre doit être trouvé entre leur volet connaissance et leur volet opérationnel, l'animation des plans est de qualité variable avec un manque de capacités d'ingénierie de projet, le dispositif d'évaluation prévu ne peut être respecté en raison de sa lourdeur, les services qui pilotent la mise en œuvre territoriale de la plupart des plans sont saturés compte tenu des moyens humains et financiers limités dont ils disposent.

De plus, le contexte évolue profondément : de nouveaux outils ont été mis en place pour la politique de la biodiversité, l'Agence française de la biodiversité va être créée, les conseils régionaux viennent de se voir confier le chef de filât pour la biodiversité et la gestion des fonds européens. Enfin, le contexte budgétaire est durablement contraint.

Tenant compte de ces éléments, les points clé d'un nouveau dispositif sont proposés dans la seconde partie du rapport.

Tout d’abord, il est proposé que le ministère fasse établir, sur la base d’un référentiel public fixant les critères de choix, une liste d'espèces menacées prioritaires susceptibles de bénéficier de mesures de restauration qui sera publiée et régulièrement actualisée.

Des stratégies de restauration des espèces menacées devraient être élaborées, autant que possible par groupes d'espèces pertinents, ce qui permet des économies de moyens et des approches plus systémiques. Les regroupements par habitat sont à privilégier. Ces stratégies proposeront des objectifs de restauration et les mesures types les plus efficaces pour les atteindre. Elles devront intégrer ou s’articuler avec tous les dispositifs pertinents des politiques publiques de l’environnement (Natura 2000, schémas régionaux de cohérence écologique, stratégie de création d’aires protégées, police de la nature,...) ou avec ceux d’autres politiques sectorielles qui impactent les milieux (mesures agro-environnementales, plans de gestion forestière,...).

Les stratégies seront mises en œuvre en région en s’appuyant autant que possible sur des outils existants, par exemple les documents d’objectifs des sites Natura 2000, ainsi que, si nécessaire, par des projets territoriaux de restauration d’espèces menacées inscrits dans un programme élaboré conjointement par l’État et la Région. Les gestionnaires et usagers des espaces concernés devront être impliqués dans ces projets.

Au niveau national, le ministère en charge de l'écologie doit porter les choix politiques en s'appuyant sur l'Agence française de la biodiversité (AFB) qui devra jouer un rôle central de pilotage opérationnel, d'animation et de centre de ressources. L’agence conclura des conventions pluriannuelles d'objectifs avec les organismes (ONCFS, OPIE, CBN,...) et les têtes de réseau (CBN, CEN, LPO,...) qui apporteront leur expertise et contribueront à l’appui technique nécessaire à la mise en œuvre des projets dans les territoires. Cette capacité d’expertise sera soutenue par les travaux méthodologiques que l’agence confiera aux institutions de recherche. L’agence veillera également à conforter les réseaux naturalistes qui sont déterminants pour l’acquisition de données et la connaissance des espèces. Le ministère en charge de l’agriculture devra être mieux associé. Au total cela garantira une meilleure coordination des moyens et des compétences.

Au niveau régional, la DREAL et la Région piloteront la définition des priorités d'actions en déclinaison des stratégies, ainsi que la mise en œuvre des projets territoriaux concernant la région. Les DRAAF seront associées pour mobiliser le monde agricole et forestier et bénéficier de leur expertise sur les mesures agro-environnementales et climatiques.

La diversité des sources de financement à mobiliser exige une capacité d’ingénierie financière mieux maîtrisée. Outre les financements de l’État (et de l’AFB), des collectivités et les fonds européens à mieux mettre en synergie, il faut concevoir des dispositifs innovants de financements privés, notamment au titre des compensations de dommages écologiques.

Crédit photo : Julien Gernignon

Crédit photo : Julien Gernignon

Recommandations de niveau 1

Poursuivre la mise en œuvre de plans d’actions, en priorité sur les espèces menacées relevant des directives habitats et oiseaux pour contribuer à satisfaire aux obligations de résultats en matière d’état de conservation de ces espèces qui s’imposent à la France.

Dans l’attente de la mise en place de la future AFB, la DEB doit assumer davantage son rôle de pilotage d’ensemble. Elle réunira de manière régulière les responsables chargés dans les DREAL de la coordination et de la mise en œuvre des plans en faveur des espèces. Ces séminaires devraient être conjoints avec ceux organisés sur les espaces protégés ce qui permettrait de renforcer la cohérence entre les outils de la politique des espèces et ceux de la politique des milieux. Les services des conseils régionaux devraient être associés à ces séminaires.

Le ministère chargé de l’environnement devrait élaborer et rendre public un référentiel fixant les critères objectifs de choix des espèces susceptibles de bénéficier en priorité de mesures publiques de conservation ou de restauration. Le choix des espèces prioritaires tiendra compte successivement de leur état de menace sur la liste rouge nationale et de leur état de conservation au sens des directives communautaires, puis du degré d’urgence des actions à mener, enfin de la responsabilité patrimoniale de la France à l’égard de l’espèce considérée.

Limiter la conception de plans d’actions dédiés à une seule espèce aux cas les plus sensibles, à des espèces associées à la conservation d’un écosystème ou lorsqu’une ou plusieurs actions particulièrement lourdes sont indispensables et strictement liées à l’espèce.

Concevoir autant que possible des plans regroupant plusieurs espèces partageant un même habitat ou, lorsque cela est pertinent, des plans par groupe taxonomique ou par fonction écologique. Ces plans pourraient être utilement interfacés avec des mesures globales de réduction de certaines menaces affectant les espèces.

En s’appuyant sur l’AFB, l’État fera élaborer des cadres de référence stratégiques pour la restauration des espèces menacées. Basées sur les connaissances disponibles, ces stratégies proposeront des objectifs de restauration et les mesures types les plus efficaces pour les atteindre.

Les DOCOB des sites Natura 2000 doivent intégrer les mesures prévues par les stratégies de restauration des espèces menacées ; des actions de police de la nature doivent être inscrites dans les plans en faveur des espèces menacées et les DREAL doivent veiller à leur prise en compte dans les plans de contrôle de police de l'eau et de la nature.

Assurer la nécessaire cohérence entre les stratégies sur les espèces menacées, le plan d’action du SRCE et les choix de la SCAP : projets de création d’aires protégées inscrits dans les stratégies d’espèces menacées, projets territoriaux de restauration d’espèces menacées programmés en lien avec le plan d’actions du SRCE.

L'AFB devra piloter et coordonner les organismes de recherche- développement, les têtes de réseau nationales par groupe taxonomique ainsi que les têtes de réseau des acteurs de la gestion des espaces. Une convention pluriannuelle d'objectifs sera conclue avec chacun d’eux incluant un volet sur les espèces menacées. L’AFB assurera l’animation technique du réseau constitué par l'ensemble des acteurs territoriaux.

L’État, conjointement avec les conseils régionaux, chefs de file sur la biodiversité, devrait élaborer une programmation des projets territoriaux à mener pour mettre en œuvre les stratégies de restauration des espèces menacées présentes dans la région. Ces priorités s’inscriront dans la stratégie régionale de biodiversité et en cohérence avec le plan d’actions du SRCE. Elles seront soumises à l’avis des futurs comités régionaux de la biodiversité. Les autres niveaux de collectivités, notamment les départements, seront associés.

A l’échelle des régions, promouvoir la création de « réserves d’actifs naturels » basées sur des projets territoriaux de restauration d’espèces menacées pour mobiliser, via l’offre de compensations, des fonds privés venant compléter les financements publics.

Réserve naturelle des Sept-Iles - Crédit photo : Gilles Bentz

Réserve naturelle des Sept-Iles - Crédit photo : Gilles Bentz

Recommandations de niveau 2

Le ministère chargé de l’environnement fera établir à périodicité régulière, sous le pilotage de l’Agence française de la biodiversité, une liste hiérarchisée des espèces prioritaires susceptibles de bénéficier de plans ou de mesures de restauration ou de conservation. Les espèces pour lesquelles existent des enjeux juridiques seront identifiées.

L’AFB pilotera la réalisation de fiches de situation pour toutes les espèces retenues comme prioritaires pour bénéficier de plans ou d’actions de restauration (y compris des espèces susceptibles d’être chassées ou pêchées et dont l’état de conservation est mauvais). Elle s’appuiera à cet effet sur des experts par groupe taxonomique. Ces fiches seront accessibles à partir d’un site internet.

L’AFB conduira ou soutiendra des travaux méthodologiques destinés à renforcer l’expertise en appui à la conception des stratégies de restauration des espèces menacées : valeurs de référence favorables, limites d’aires de répartition, évaluation des pressions, fréquence de suivi des populations et protocoles de recueil de données, analyse économique des mesures, innovations techniques,...

Un chef de projet sera désigné pour coordonner chaque projet territorial de restauration d’espèces menacées. Le suivi sera assuré par un comité réunissant les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des actions. La DREAL et le conseil régional veilleront conjointement à la programmation des moyens nécessaires à la mise en œuvre du projet.

Les services déconcentrés de l’État (DREAL et DRAAF) concevront, avec les services des Régions et en partenariat avec les acteurs agricoles, des mesures agro-environnementales et climatiques prenant en compte les exigences des espèces menacées. Ils veilleront à ce que les futurs schémas régionaux de la forêt et du bois ainsi que les plans de gestion forestière prennent en compte les enjeux liés aux espèces menacées.

Le MEDDE qui continuera à porter la politique sur les espèces menacées, en s'appuyant sur l'AFB, devra y associer davantage le MAAF et les Régions. Le rôle du CNPN devra être revu avec la création du CNB.

L’AFB s’appuiera sur des référents techniques par groupes taxonomiques (l’OPIE pour les insectes, l’ONCFS pour les mammifères et les oiseaux en lien avec la LPO, les CBN pour la flore) pour élaborer les stratégies de restauration des espèces menacées et assurer l’appui technique nécessaire à la mise en œuvre des projets dans les territoires. Ces référents bénéficieront de travaux méthodologiques issus du MNHN et des autres organismes de recherche-développement.

En partenariat avec les collectivités, l’AFB conclura des accords contractuels avec les réseaux naturalistes pour l’acquisition de données sur les espèces menacées selon des protocoles normalisés.

Associer les secteurs socio-professionnels et les usagers de l’espace à la conception, au niveau national, des mesures types susceptibles de les concerner dès la phase d’élaboration des stratégies de restauration, puis les impliquer dans leur mise en œuvre, au niveau territorial, au travers des projets opérationnels de restauration dont ils peuvent assurer la maîtrise d’ouvrage de certaines actions.

Les services déconcentrés (DRAAF et DREAL) veilleront à ce que les choix régionaux effectués permettent de mobiliser des financements du FEADER et du FEDER pour la mise en œuvre du programme de restauration des espèces menacées conjoint entre l’État et la Région.

Pointe de l'Aiguillon - Crédit photo : Jonathan Ollivier / LPO

Pointe de l'Aiguillon - Crédit photo : Jonathan Ollivier / LPO

Recommandations de niveau 3

Inciter la Commission européenne à engager une étude de parangonnage de la conception et de la mise en œuvre des différents types de plans nationaux en faveur des espèces menacées et y contribuer activement afin de bénéficier du retour d’expérience des autres États membres.

Une clarification de la typologie des différents types de plans en faveur des espèces est indispensable pour préciser l’outil adapté à chaque situation et rendre plus lisible la politique relative aux espèces.

Permettre la conception de plans d’actions associant espèces protégées et espèces susceptibles de prélèvement dès lors qu’elles sont menacées et partagent un même habitat ou sont soumises aux mêmes menaces.

Les cahiers des charges établis par l’État pour des infrastructures nouvelles devraient intégrer systématiquement des dispositions adaptées en faveur des espèces menacées prioritaires résultant des stratégies d’actions définies au niveau national

L’intégration d’un volet biodiversité et plus particulièrement d’un volet de restauration d’espèces menacées sera encouragée dans les démarches territoriales conduites à des échelles interrégionales pertinentes (massif ou bassin).

Inclure dans le contrat d’objectifs signé entre l’État et chaque gestionnaire public d’espaces domaniaux (ONF, Conservatoire du littoral, ...) un volet relatif à la prise en compte, dans la gestion de ces espaces, des orientations figurant dans les stratégies de restauration des espèces menacées.

Conduire des projets communs entre l’AFB et les entreprises gestionnaires d’infrastructures ou d’aménagement de l’espace afin de réduire les pressions exercées par ces activités sur les espèces menacées.

L'AFB organisera un dispositif d'échange et de remontée d'informations qui permettra de connaître les actions et les financements mobilisés en faveur des espèces menacées. Elle s’appuiera à cet effet au niveau régional sur la DREAL et le conseil régional.

Dans le cadre d’une programmation conjointe entre l’État et la Région, des conventions pluriannuelles tripartites seront conclues avec les opérateurs des projets territoriaux de restauration d’espèces menacées.

« Prendre des mesures pour assurer le maintien ou le rétablissement, dans un état de conservation favorable, des habitats naturels et des espèces de faune et de flore sauvages »

Rendre au ruisseau du Val des Choues son tracé originel en vue de restaurer la continuité sédimentaire et biologique

$
0
0
Rendre au ruisseau du Val des Choues son tracé originel en vue de restaurer la continuité sédimentaire et biologique

Rendre au ruisseau du Val des Choues son tracé originel en vue de restaurer la continuité sédimentaire et biologique

Publié par Life, un rapport fait mention d’effacement d’un chapelet de cinq étangs sur le ruisseau du Val des Choues situé en Bourgogne à Villiers-le-Duc.

Ainsi cette suppression d’étangs sur cours d’eau s’inscrit dans un cadre de multiples objectifs :

• Accroître le secteur colonisable par les écrevisses en supprimant les étangs et en rendant au ruisseau son tracé originel.

• Restaurer les habitats de la lamproie de Planer, du chabot et de la truite commune.

• Restaurer la continuité amont-aval (débits, continuité sédimentaire et biologique)

• Restaurer le cycle thermique naturel du cours d’eau.

Le milieu et les pressions :

Le ruisseau du val des Choues est un affluent de l’Ource de 5,5 kilomètre de long. Il coule sur un vallon calcaire à 80% sous couvert forestier. Son bassin versant s’étend sur 18km2. Le peuplement piscicole est constitué à priori de la truite commune, du chabot, de la lamproie de Planer, du vairon et de la loche franche. L’écrevisse à pieds blancs est présente en amont

Le cours d’eau dans la partie restaurée est distant d’environ 1,5 km pour une largeur moyenne d’environ 2 m avec une pente à 10 %.

En 1968, en vue de l’élevage de salmonidés, l’étang Narlin, ancien étang créé par les moines d’une abbaye, est transformé en un complexe de cinq étangs. Cet élevage se révélera non rentable et sera abandonné dès 1973. Cet aménagement est la cause des impacts observés sur le cours d’eau : déconnexion du cours d’eau et de son principal affluent, donc obstacles à la libre circulation piscicole et astacicole, modification thermique et apport d’espèces piscicoles indésirables. La fragmentation du ruisseau par les étangs entraine une modification du milieu et rend d’autant plus fragile la population d’écrevisses.

Photo 1 : L’étang le plus en amont est conservé. Il présente un intérêt patrimonial (historique et faunistique). Nicolas Poulet - Onema

Rendre au ruisseau du Val des Choues son tracé originel en vue de restaurer la continuité sédimentaire et biologique

■ Les opportunités d’intervention

Le Val des Choues fait partie du site Natura 2000 « Milieux forestiers du Châtillonnais avec marais tufeux et sites à sabot de Vénus ». Dans le cadre du programme Life Nature « ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale associée », ce site a été choisi pour un projet portant sur la restauration des populations d’écrevisses à pieds blancs.

L’association de pêche locale qui pêchait sur ces étangs a eu la possibilité de continuer ses activités sur d’autres étangs à proximité.

■ Les travaux et aménagements

La volonté des partenaires de ce projet était de réaliser les travaux les plus simples et les moins coûteux possibles (vidange puis ouverture des digues aval) et de suivre scientifiquement les processus d’ajustement géomorphologique et de recolonisation écologique.

La vidange des plans d’eau a été réalisée en deux temps : en juin 2006 les trois étangs amont ont été vidangés, une pêche de sauvetage a été réalisée. Les digues ont été ouvertes en août. En septembre 2006, les deux derniers étangs aval, qui servaient jusque là de décanteur, ont été vidangés, puis les digues ont été ouvertes en novembre.

L’étang situé tout en amont n’a pas pu être effacé car il possède une forte valeur patrimoniale (historique et faunistique). Cet étang était relié aux autres étangs par le cours d’eau et par un canal parallèle (à vocation piscicole). Afin de limiter les assecs du cours d’eau, l’intégralité du débit sortant de l’étang a été redirigée vers le ruisseau par démantèlement du seuil de partage des eaux assurant l’alimentation du canal et comblement partiel de ce dernier dans sa partie amont. Des aménagements permettant de diversifier les habitats dans le cours d’eau originel ont été réalisés (pose de blocs calcaires) et un moine hydraulique sur le plan d’eau amont a été posé.

■ La démarche réglementaire

Dossier d’autorisation au titre de la loi sur l’eau pour la mise en assec des étangs en forêt domaniale de Châtillon : 3.2.4.0 (A) : Vidanges d’étangs ou de plans d’eau

Dossier de déclaration au titre de la loi sur l’eau pour la deuxième tranche de travaux : 3.1.1.0 (D) : Installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur d’un cours d’eau, constituant : 1°Un obstacle à l’écoulement des crues. 2°Un obstacle à la continuité écologique

3.1.2.0 (D) : Modification du profil en long et en travers 3.1.5.0 (D) : Destruction de frayères

Nouveau tracé sinueux du cours d’eau - juin 2009 Nicolas Poulet - Onema

Nouveau tracé sinueux du cours d’eau - juin 2009 Nicolas Poulet - Onema

■ La gestion

Aucune mesure particulière de gestion n’a été prise. L’objectif est de laisser la forêt environnante recoloniser le milieu de manière spontanée et naturelle.

■ Le suivi

Cette opération a été précédée par la mise en place d’un suivi scientifique destiné à établir l’évolution des caractéristiques physiques et biologiques du site. Un état initial du ruisseau en amont et en aval des étangs a été réalisé en 2005 avant la mise en assec. Suite aux travaux, des inventaires portant sur les peuplements d’invertébrés, de poissons et d’amphibiens, des cartographies et des descriptions du milieu ont été réalisés pour mesurer la vitesse et la dynamique de recolonisation du milieu et pour observer l’évolution morphologique du cours d’eau. Enfin, un suivi photographique régulier permet une approche visuelle complémentaire.

■ Le bilan et les perspectives

Les premiers résultats du suivi scientifique ont été très encourageants : les débits hivernaux de la première année ont permis au ruisseau de recreuser son lit sur la quasi totalité du linéaire restauré. Le cours d’eau a repris un tracé légèrement sinueux dans un lit globalement très peu encaissé (berges de 10-20 cm de hauteur). La première réponse a été meilleure que celle attendue, le lit a évolué très vite en faveur d’habitats biogènes liés à la présence d’embâcles et de bois mort. Toutefois, les alluvions grossières (petits galets, graviers et sables) restent peu nombreuses, le fond du lit reste vaseux.

La mise hors d’eau des trois premiers étangs en juin 2006 a eu pour conséquence une explosion de la végétation. En moins de trois mois, les anciens étangs asséchés ont été recolonisés par une végétation naturelle, saule blanc et souchet brun principalement, stabilisant ainsi les vases.

L’analyse des températures en 2007 et 2008 indique une diminution de la température moyenne des eaux du cours aval. Toutefois, elle montre également que l’étang du Val des Choues conservé en amont exerce une nette influence en termes de température maximale journalière, celle-ci augmentant significativement à l’aval de l’étang (entre 2 et 8°C sur la période mai-septembre).

Certaines biocénoses aquatiques se sont aussi réinstallées, notamment celles des milieux annexes (amphibiens). En août 2006, lors des inventaires, des écrevisses à pieds blancs ont été retrouvées, sur un linéaire de 3,5 kilomètres, dans la partie amont du secteur restauré. Ces individus constituent à présent une des plus grandes populations de cette espèce en Bourgogne.

Cinq ans après les travaux, en 2011, le suivi piscicole réalisé montre que les espèces inféodées aux plans d’eau ont très fortement régressé et qu’il ne reste plus que quelques individus sporadiques. Les espèces qui devraient être naturellement présentes se sont réapproprié le linéaire et les populations semblent aujourd’hui équilibrées à l’échelle du bassin versant. Ceci est vrai notamment pour la truite commune qui occupe aujourd’hui le cours d’eau et ses différents milieux pour effectuer l’ensemble de son cycle biologique.

■ La valorisation de l’opération

Un panneau d’information est installé sur le site et des nombreuses rencontres y ont été organisées : signature du contrat de rivière SEQUANA, colloque final de restitution du Life, visite avec des syndicats de rivières etc .

Le ruisseau du val des Choues dans la retenue des anciens étangs. Détail sur la granulométrie du cours d’eau - juin 2009. Nicolas Poulet - Onema

Le ruisseau du val des Choues dans la retenue des anciens étangs. Détail sur la granulométrie du cours d’eau - juin 2009. Nicolas Poulet - Onema


500 oeuvres exceptionnelles du ''fou de dessin'' Hokusai au Grand Palais...

$
0
0
500 oeuvres exceptionnelles du ''fou de dessin'' Hokusai au Grand Palais...

500 oeuvres exceptionnelles du ''fou de dessin'' Hokusai au Grand Palais...

Hokusai (1760-1849)

Du 1er octobre 2014 au 18 janvier 2015 (relâche entre le 21 et le 30 novembre 2014) au Grand Palais, entrée Clemenceau.

Cette exposition est réalisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et la Fondation du Japon.

L’exposition sera découpée en deux volets afin de garantir la bonne conservation des œuvres les plus fragiles. Le propos général et le parcours scénographique resteront les mêmes, mais une centaine d’œuvres sera rem- placée en cours d’exposition : les estampes seront remplacées par des estampes équivalentes, souvent issues de la même série ; les peintures sur soie et sur papier seront interverties avec des œuvres de nature et de qualité comparables. Cette opération nécessitera 10 jours de relâche entre le 21 et le 30 novembre 2014.

Un artiste emblématique

Grâce à la série des Trente-six vues du Mont Fuji et en particulier à la Grande Vague, Katsushika Hokusai (1760 – 1849) est sans doute aujourd’hui l’artiste japonais le plus célèbre dans le monde. S’il a déjà eu les faveurs de nombreuses expositions, c’est néanmoins une monographie d’une ampleur tout à fait inédite que propose le Grand Palais.

Hokusai et la France

De Félix Bracquemond à Émile Gallé, en passant par Edmond de Goncourt, les artistes et écrivains français jouèrent un rôle déterminant dans la redécouverte de l’art de Hokusai à la fin du XIXe siècle ; leur intérêt pour cet artiste alors peu considéré dans son Japon natal contribua fortement à la diffusion du japonisme dans les arts européens. Nombreux furent notamment les artistes qui puisèrent des motifs dans les 15 volumes de Hokusai Manga, ainsi qu’en témoignent de nombreux dessins, estampes et objets d’art.

Hokusai Manga Œuvre-phare dans le travail de Hokusai, cette anthologie de croquis fera l’objet d’une présentation inédite et tout à fait exceptionnelle, à l’occasion du bicentenaire de la publication du premier de ses quinze volumes. Conçus comme des manuels à l’usage des jeunes artistes, ces mangas constituent une sorte d’encyclopédie du vivant et de la vie quotidienne du Japon de l’époque d’Edo.

Hokusai, le « fou de dessin »

Dépassant les clichés et les images les plus emblématiques, l’exposition met en lumière la vie et l’œuvre de cet artiste extrêmement prolifique, qui changea d’identité artistique à de multiples reprises au cours de sa longue

carrière. Peintre, dessinateur, graveur, Hokusai produit durant sa longue vie des milliers d’œuvres dont la qualité n’a d’égale que la diversité : portraits de courtisanes ou d’acteurs de kabuki, scènes de la vie quotidienne, cartes de vœux raffinées, illustrations de récits et de mythes populaires... C’est néanmoins avec la publication de ses grandes séries de paysages qu’il marque le plus profondément l’art de l’estampe japonaise : il réalise alors une synthèse originale entre les principes traditionnels de l’art japonais et l’assimilation des influences occidentales pour composer des paysages d’une beauté saisissante.

Hokusai au Grand Palais

Les six périodes de la vie de Hokusai sont traversées, illustrées par des séries d’estampes (dont les prêts ex- ceptionnels de la collection des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles), des livres, mais aussi de nom- breuses peintures pour partie inédites, ainsi que de précieux dessins préparatoires. Au total plus de 500 pièces exceptionnelles sont présentées.

Hokusai, Longue vue, Série : Sept Manies des jeunes femmes sans élégance, Collection particulière © Galerie Sebastian Izzard LLC -

Hokusai, Longue vue, Série : Sept Manies des jeunes femmes sans élégance, Collection particulière © Galerie Sebastian Izzard LLC -

Infos pratiques :

ouverture : dimanche de 9h à 20h, lundi de 10h à 20h. Nocturne : mercredi, jeudi, vendredi de 10h à 22h, et samedi de 9h à 22h.

Pendant les vacances de la Toussaint et Noël : tous les jours de 9h à 22h sauf le mardi.

Fermeture anticipée le mercredi 8 oc- tobre: 20h au lieu de 22h et les 24 et 31 décembre: à 18h

tarifs : 13 €, 9 € TR (16-25 ans, deman- deurs d’emploi, famille nombreuse). Gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires du RSA et du minimum vieillesse.

accès : métro ligne 1 et 13 « Champs-Elysées-Clemenceau » ou ligne 9 « Franklin D.Roosevelt.

informations et réservations : www.grandpalais.fr

Hokusai, Canards dans le courant, © The British Museum, Londres, dist. Rmn-Grand palais / The Trustees of the British Museum -

Hokusai, Canards dans le courant, © The British Museum, Londres, dist. Rmn-Grand palais / The Trustees of the British Museum -

Pensée du Jour

$
0
0
Pensée du Jour

Pensée du Jour

« Rien ne donne plus le sens que de changer de sens. »

Michel Serres 1930

Pour la relance de la construction, une loi Pinel plutôt qu’une loi Duflot, c’est ça le changement…

$
0
0
Pour la relance de la construction, une loi Pinel plutôt qu’une loi Duflot, c’est ça le changement…

Pour la relance de la construction, une loi Pinel plutôt qu’une loi Duflot, c’est ça le changement…

Un grand débat va se dérouler dans le pays. Pour lui donner tout son sens, j’ai voulu formuler des propositions précises, que je vous soumets. Ce sont mes engagements. Je les tiendrai.” François Hollande.

La proposition 22 du candidat à l’élection présidentielle en 2012 se portait sur l’encadrement des loyers, dans les zones ou les prix sont excessifs, « Je mettrai en place pour les jeunes un dispositif de caution solidaire. J’agirai pour que soient construits au cours du quinquennat 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants, soit 300 000 de plus que lors du quinquennat précédent, dont 150 000 logements très sociaux, grâce au doublement du plafond du livret A. Je renforcerai la loi SRU, en multipliant par cinq les sanctions qui pèsent sur les communes refusant d’accueillir les ménages aux revenus modestes et moyens. Je porterai à 25% les exigences en matière de construction de logements sociaux et je favoriserai la mixité sociale en imposant une règle des trois tiers bâtis : un tiers de logements sociaux locatifs à loyer modéré, un tiers de logements en accession sociale, un tiers de logements libres. »

Ainsi, est ‘’apparu’’ la loi ALUR mettant en application les propositions 22 et 23 comme l'encadrement des loyers ou la garantie universelle des loyers (GUL) et la mise à la disposition des collectivités locales les terrains de l’État. Deux ans après, la situation a totalement changé et comme prétexte du marasme auquel est engouffré le secteur du bâtiment, depuis plus d’une décennie, la fameuse loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové. Tant il est vrai, finalement, que la contrainte du logement ne pèse peu sur le budget familial des français….

Avec des prix qui tendent à la baisse régulièrement depuis 1 an et demi, la crainte d’une chute vertigineuse des prix de l’immobilier pourrait être bien l’une des raisons du revirement du gouvernement, potentiellement sources de conflits entre finances publiques et les institutionnels tels que grandes entreprises, des banques et des compagnies d'assurances. Le patrimoine immobilier étant un moyen nécessaire à leur activité qui résulte en partie de leurs engagements.

Outre l’aspect immobilier, celui du secteur de la construction connaît une situation de crise dont le nombre de logements neufs construits cette année devrait être en deçà des 330 00 enregistrés en 2013, très loin des 500.000 logements neufs annuels fixé par François Hollande.

C’est donc le 29 août que le 1er ministre a présenté en présence de la ministre de l’Ecologie et la ministre du Logement une série de dispositifs visant à relancer le secteur du logement

6 séries de mesures pour la relance du secteur de la construction. La première touche les dispositions de la loi ALUR dont l’objectif est de rétablir la confiance des investisseurs et combattre l’attentisme :

- Limiter la mise en œuvre de l’encadrement des loyers de la loi Alur à titre expérimental à la Ville de Paris.

- Simplifier certaines dispositions de la loi Alur, notamment les formalités en cas d’acquisition d’un bien.

- Recentrer la Garantie universelle les loyers (GUL), vers les jeunes salariés et les personnes en situation précaire.

La deuxième série de mesures se porte sur l’augmentation de l’offre de logements neufs intermédiares et sociaux :

Refonder le dispositif fiscal d’investissement locatif

- Donner le choix aux investisseurs de s’engager à louer pour six, neuf ou douze ans (au lieu de neuf ans uniquement aujourd’hui) en contrepartie d’avantages fiscaux proportionnels, à compter du 1er septembre 2014.

- Permettre de louer à un ascendant ou à un descendant sous certaines conditions.

- Aligner sur celui des particuliers l’avantage fiscal du dispositif pour les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) qui réalisent des investissements locatifs, à compter du 1er septembre 2014.

Construire plus de logements à loyer intermédiaire

- Construire 30 000 logements intermédiaires en zones tendues dans les cinq prochaines années par une intervention exceptionnelle de l’Etat et du groupe Caisse des dépôts.

Construire plus de logements sociaux

- Appliquer dès le 1er janvier 2015 les pénalités renforcées prévues par la loi SRU pour les villes qui ne remplissent pas leurs obligations de construction de logements sociaux.

- Mettre en œuvre au 1er janvier 2015 la possibilité pour les Préfets de délivrer des permis de construire dans les communes ne remplissant pas leurs obligations de construction de logements sociaux.

La troisième série est axée sur le foncier afin de libérer des terrains, en particulier dans les zones où l’offre de logements est insuffisante. Cela permettra aussi de faire baisser le coût du foncier qui pèse sur les prix de l’immobilier en France :

Mesures

- Aligner de façon pérenne la fiscalité applicable aux plus-values sur les terrains à bâtir sur celle des immeubles bâtis, soit une exonération totale au bout de 22 ans de détention, à compter du 1er septembre 2014.

- Accorder un abattement exceptionnel de 30 % de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sociaux sur les plus-values réalisées en cas de cession de terrains à bâtir pour toute promesse de vente conclue avant le 31 décembre 2015.

- Créer un abattement exceptionnel de 100 000 euros pour les donations de terrains réalisées jusqu’à fin 2015, à la condition qu’ils soient ultérieurement construits.

La quatrième série souhaite renforcer le soutien des ménages primo-accédants :

- Allonger la période pendant laquelle le remboursement du prêt à taux zéro (PTZ) est différé.

- Appliquer le taux de TVA à 5,5 % pour l’accession à la propriété d’un logement neuf pour les ménages modestes dans les nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville.

- Créer un abattement exceptionnel de 100 000 euros pour les donations aux enfants et petits-enfants réalisées jusqu’à fin 2016 de nouveaux logements neufs.

La cinquième série est axée sur l’amélioration de l’habitat en aidant les ménages à réaliser les travaux de rénovation énergétique de leur logement pour alléger leurs charges :

- Simplifier et augmenter le crédit d’impôt développement durable : son taux sera porté à 30 % pour les travaux de rénovation énergétique engagés à partir du 1er septembre 2014.

- Assurer le financement des 50 000 projets de travaux de rénovation énergétique de propriétaires modestes, aidés par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) en 2014.

Enfin, dernière série de mesure autour de la simplification des normes de construction pour faire baisser les coûts de construction :

- Mettre en place les 50 premières mesures de simplification annoncées le 25 juin avant le 31 décembre 2014.

- Lancer de nouvelles mesures d’ici la fin de l’année 2014 à partir des propositions des professionnels déposées sur la plateforme Internet du ministère du Logement.

- Raccourcir les délais d’obtention des permis de construire : une mission est confiée au Préfet Jean-Pierre DUPORT qui rendra ses premières conclusions d’ici trois mois.

- Prolonger les délais de validité des permis de construire de deux à trois ans, dès cet automne.

24 % des sans-logis occupent un emploi

$
0
0
24 % des sans-logis occupent un emploi

24 % des sans-logis occupent un emploi

Alors que les gouvernements se succèdent les questions sur le logement demeurent, son coût, sa rareté, … bref toujours la même résonnance et un constat lancinant notamment, il ne suffit plus de travailler pour acquérir un toit…

Et oui, en 2014, 24 % des sans-logis occupent un emploi comme le prouve une étude l’Insee constatant par ailleurs, que les sources fiscales mettent en évidence l’importance des revenus du patrimoine dans la composition du revenu déclaré. Ils sont entre 95 % parmi les aisés et 99 % parmi les plus aisés à déclarer des revenus de valeurs mobilières en 2011. Environ 70 % d’entre eux déclarent également des revenus fonciers, contre moins de 15 % dans le reste de la population.

Compte tenu de la répartition des revenus du patrimoine dans la population, leur progression en 2011 bénéficie ainsi surtout aux catégories aisées. La masse des très hauts revenus progresse de 4,5 % en moyenne, après + 4,6 % en 2010. Près des deux tiers de cette hausse s’expliquent par celle des revenus du patrimoine, alors que ceux-ci représentent 30 % de l’ensemble de leurs revenus déclarés (hors revenus exceptionnels) en 2011. Cette part ne s’élevait qu’à 22 % sept ans auparavant.

Les sans-domicile dans l'agglomération parisienne : une population en très forte croissance. « Début 2012, 28 800 adultes francophones sans domicile ont été dénombrés dans l’agglomération parisienne, ce qui représente une hausse de 84 % par rapport à 2001. Cette population, en majorité jeune, masculine et étrangère, est restée en moyenne pendant 9 mois sans domicile en 2011 dont 1,7 mois sans abri. Toutefois, depuis 2001, elle vieillit et se féminise. La moitié des sans-domicile utilise un service d’hébergement collectif, 40 % occupent des chambres d’hôtel ou des logements gérés par des associations, les autres sont sans abri. Depuis 2001, sous l’effet d’une demande d’hébergement d’urgence en forte croissance, le nombre de chambres d’hôtel a beaucoup augmenté, les autres segments de l’offre restant relativement stables »

Depuis quelques années il ne suffit plus de travailler pour avoir un toit. Une situation qui s’aggrave avec la crise et la pénurie d’hébergements sociaux.

Chaque matin à huit heures, Bernard, la petite quarantaine, débarque à vélo à l’accueil de jour de la Boutique Solidarité de Metz. Après avoir pris une douche, il enfile ses vêtements propres puis avale très rapidement un petit-déjeuner. En selle pour ne pas arriver en retard à son poste.

BERNARD, « BRIGADIER SCOLAIRE »

Bernard est employé par la mairie pour aider les élèves à traverser la rue devant leur école. À midi, il ne déjeune pas faute de moyens. Et le soir, il dîne tantôt au Resto du cœur, tantôt au Secours Catholique, tantôt grâce à la Fondation ou a Emmaüs. Son activité, complétée par le RSA, lui assure l’essentiel, mais pas un toit. Un contrat précaire, personne pour se porter caution, aucun ami, aucune famille pour l’accueillir… alors Bernard dort dans sa vieille voiture dont il ne peut plus payer l’assurance.

L’hiver, un amoncellement de couvertures et quelques litres d’essence lui permettent de se chauffer. Sa journée terminée, il tourne en rond, s’ennuie et avoue « que quelquefois au lieu de dîner, il sombre dans l’alcool pour oublier, s’assommer, ne plus penser. »

Sa seule activité, en dehors de son job : entretenir son linge, car il tient à être toujours impeccable.

L’étude de l’Insee montre bien que le taux d'emploi varie fortement en fonction du type d’hébergement. Ainsi, 31 % des sans-domicile qui travaillent disposent d’un logement par le biais d’une association, 25 % dorment dans un centre où ils peuvent aussi rester pendant la journée.

Mais ce pourcentage tombe à 13 % pour les personnes vivant dans la rue, comme Bernard, où trouvant refuge le soir seulement dans un centre d’hébergement. Il faut un sacré courage, une vraie fierté et l’envie de s’en sortir chevillée au corps pour après des nuits inconfortables assurer son poste et donner le change à son entourage.

Comme l’explique Bernard : « la société porte un regard négatif sur les sans-domicile-fixe. Si les autres savaient le nombre de démarches que j’ai entreprises, en vain, pour me loger et le nombre de fois où j’ai, sans résultat, composé le 115. Et la honte que je ressens de vivre comme ça à mon âge...»

Source : Fondation Abbé-Pierre

24 % des sans-logis occupent un emploi

Le nouveau barème des fiches CEE aura un impact limité sur le volume de CEE

$
0
0
Le nouveau barème des fiches CEE aura un impact limité sur le volume de CEE

Le nouveau barème des fiches CEE aura un impact limité sur le volume de CEE

Placé au cœur des outils déployés par la France pour réaliser + 20 % d’efficacité énergétique en 2020, le dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE) s’apprête à changer de méthode de calcul. CertiNergy a effectué une simulation, s’appuyant sur les textes discutés au Conseil Supérieur de l’Energie, montrant qu’en définitive, l’impact sera limité (- 13 %) sur le volume de CEE délivrés en échange d’actions d’amélioration de la performance énergétique. La baisse des forfaits attribués aux actions sur les équipements thermiques s’avère en partie compensée par la hausse de ceux octroyés aux actions d’isolation.

A quatre mois de l’ouverture d’une troisième période triennale, que le ministère de l’Ecologie avait annoncé porter à 660 TWh cumac, les acteurs impliqués dans l’écriture des fiches d’opérations standardisées ont révisé leurs barèmes de calcul. En moyenne, une opération standardisée donnera droit à un forfait de CEE moins généreux, dans la mesure où l’économie d’énergie générée par la pose d’un nouvel équipement ne sera plus systématiquement comparée aux performances des équipements du parc installé chez les consommateurs, mais à celles des équipements disponibles dans le commerce. La pose d’une chaudière individuelle à condensation, par exemple, donnera droit à un forfait de CEE de 37 % inférieur au forfait délivré jusqu’alors. Par ailleurs, les critères de performance technique de certains matériels éligibles seront durcis.

Pour un spécialiste de l’efficacité énergétique comme CertiNergy, dont une partie du métier consiste à générer des CEE pour le compte des obligés (les vendeurs d’énergie et de carburant), ce changement de méthodologie aurait pu sembler inquiétant. Ces calculs montrent pourtant que le nouveau barème aura un impact limité. Au rythme où elles sont déployées actuellement, les opérations standardisées les plus couramment exécutées donneront droit à un volume de CEE qui sera minoré de 12,7 % seulement, au sens de la nouvelle grille de calcul.

Ce chiffre de 12,7 % a été obtenu en appliquant les nouveaux forfaits de CEE à 80 % des opérations du marché en moyenne 2012-2013, sur la base des textes qui ont été validés au Conseil Supérieur de l’Energie (CSE) mercredi 23 juillet, dans le cadre du projet dit de 14e arrêté CEE. Le CSE a travaillé sur un ensemble de fiches représentant 65 % du montant des CEE délivrés depuis le début de la deuxième période (le 1er janvier 2011), un périmètre légèrement différent de celui de notre étude d’impact. Il prévoit de travailler sur d’autres fiches à l’automne, ce qui donnera lieu à un 15e arrêté.

Mais d’ores et déjà, une vraie tendance se dégage : ces changements de barème vont dans le sens d’un rééquilibrage des allocations de CEE au bénéfice des opérations standardisées portant sur l’enveloppe des bâtiments. « Le nouveau barème est certes moins généreux pour les opérations relatives à un changement de matériel (chaudière, pompe à chaleur, etc.). Mais il l’est davantage pour des travaux plus conséquents, tels que l’isolation des combles ou des murs dans le résidentiel », commente Frédéric Utzmann, président de CertiNergy.

A l’heure où le projet de loi « relatif à la transition énergétique pour la croissance verte » réaffirme le rôle majeur des CEE dans l’immense défi de la rénovation, il est important de consolider l’existant, avant éventuellement de faire évoluer le périmètre du dispositif (fonds de garantie, tiers financement, etc.) et surtout d’arrêter rapidement un chiffre définitif pour l’obligation de la troisième période. Un chiffre que deux députés (Denis Baupin, EELV, et Bertrand Pancher, UDI) ont respectivement demandé de rehausser à 900 et 1 000 TWh cumac, pour prendre en compte le stock de CEE en surplus que les obligés auront accumulés au terme de la 2e période prolongée. Ce stock est évalué à 230 TWh cumac, et théoriquement déductible de leur prochain quota. Saisie du sujet lors de la séance des questions au gouvernement du 8 juillet dernier, Ségolène Royal, aujourd’hui reconduite au ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, s’est montrée ouverte à une renégociation.

Pour CertiNergy, il est d’autant plus important d’arrêter rapidement ces mesures que la France vient, comme 23 autres pays, d’être rappelée à l’ordre par Bruxelles pour ne pas avoir complètement transposé la directive européenne de 2012 sur l’efficacité énergétique.

Evolution probable du forfait des 15 premières fiches d’opérations standardisées représentant 80 % des CEE obtenus en moyenne 2012-2013

Evolution probable du forfait des 15 premières fiches d’opérations standardisées représentant 80 % des CEE obtenus en moyenne 2012-2013

Viewing all 2300 articles
Browse latest View live